Direction, syndicats et actionnaires de la SNCM s’étaient séparés mardi sur un constat de désaccord, malgré un nouveau rendez-vous fixé au 18 novembre pour évoquer l’avenir de la compagnie.
Comme l’actionnaire majoritaire de la compagnie Transdev la veille, la direction de la SNCM a estimé mercredi que cette nouvelle réunion n’avait « pas prolongé le moratoire décidé en juillet dernier ». A l’issue d’une grève de 17 jours en juillet, la solution du redressement judiciaire –soutenue par la direction et les actionnaires de la société, dont l’Etat– avait été écartée jusqu’à fin octobre, et trois réunions de médiation avaient été programmées.
Le rendez-vous de mardi en préfecture des Bouches-du-Rhône devait être le dernier de ce cyle.
« Alors que la perspective de redressement judiciaire se confirme, la direction rappelle que cette modalité juridique ouvrirait une période d’observation pendant laquelle les bateaux continuent d’assurer le service », poursuit la direction de la compagnie dans son communiqué de mercredi.
« Il est désormais urgent de concentrer les efforts sur la recherche d’un repreneur. Deux écueils majeurs sont à éviter: une dégradation brutale de la situation financière, qui risquerait d’entraîner une liquidation; la conduite de projets alternatifs sur des périmètres plus réduits », ajoute-t-elle.
Mardi soir, Transdev avait prévenu qu’il ne se sentait « en aucun cas lié par la prolongation de la médiation au-delà du 31 octobre », et souhaité qu’un redressement judiciaire intervienne « au plus vite » -une solution défendue également dans l’après-midi par le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies devant l’Assemblée nationale.
Les actionnaires et la direction maintiennent que le placement en redressement judiciaire est la seule solution pour éponger son passif financier (14 millions d’euros de perte en 2012) et s’affranchir des condamnations de Bruxelles à rembourser des centaines de millions d’euros d’aides de l’Etat jugées illégales.
Cette analyse est vigoureusement contestée par les syndicats, qui estiment qu’une telle opération ne prémunira pas la société contre des condamnations européennes mais permettra en revanche aux actionnaires de faire un plan social à moindre frais.