Le navire autour duquel plusieurs embarcations assuraient un cordon de sécurité a été remorqué à 7h00 (12h00 à Paris) vers le centre de la baie de Fort-de-France, faisant route vers le large.
C’est deux heures avant, lors d’une réunion sous l’autorité du préfet Fabrice Rigoulet-Roze, représentant de l’Etat pour l’action en mer, que la décision d’un « déplacement sans délai du navire hors des limites administratives du Port » a été prise, selon un communiqué de la préfecture.
Les services du Grand Port Maritime de la Martinique avaient, au cours de la nuit, alerté le représentant de l’Etat de la dégradation de l’état du Cosette et de l’aggravation des infiltrations d’eau, précise le communiqué du préfet.
Face à cette situation, la sortie du port et la mise en oeuvre de la procédure d’immersion apparaissaient comme un « ultime recours en cas de péril grave et imminent », en l’occurrence le risque de naufrage du Cosette dans le port.
Cette décision a été prise conformément à l’article L218-45 du code de l’environnement et aux engagements internationaux de la France, affirme encore la préfecture.
Selon le préfet, « cette immersion contrôlée intervient alors même qu’était prévue l’arrivée d’un bateau semi-submersible transporteur de bateaux dans une dizaine de jours, solution jusque-là retenue par l’Etat ».
D’après l’association écologiste Robin des Bois, le Cosette, qui mesure 99 m, « va être coulé à l’ouest de la Martinique par 2500 m de fond (…) dans le périmètre du projet de Parc Naturel marin dans la mer des Caraïbes ».
L’association estime qu’avec » ses polluants, le vieux cargo va constituer un nouveau site pollué sous marin » et conteste que le choix de l’immersion soit « conforme aux engagements internationaux de la France. »
De son côté, l’ancien maire écologiste de Sainte-Anne (Martinique), Garcin Malsa, président du conseil des rivages français d’Amérique, a annoncé sur RCI Martinique qu’il porterait plainte contre l’Etat face à ce » drame écologique « .
Interrogé par l’AFP il y a quelques jours, Jean-Rémy Villageois, le président du Grand Port Maritime de la Martinique, a assuré que des opérations de dépollution du navire avaient été menées et poursuivies jusqu’à ces derniers jours.