Outre les syndicats, participaient à cette réunion en préfecture la direction de l’entreprise, les représentants du monde économique, des collectivités locales et six parlementaires.
S’exprimant au nom de ces derniers, « toutes tendances politiques confondues », la sénatrice PS Samia Ghali a demandé au préfet que le dossier SNCM soit « pris en main par le Premier ministre ou le président de la République, qui doivent nous dire quelles sont leurs volontés réelles ». « Il faut que l’on soit traité à la hauteur de ce que l’on est. Il en va de 2.000 emplois directs dans la deuxième ville de France », a-t-elle ajouté.
« Ils doivent mettre la pression au niveau de la Caisse des dépôts », co-actionnaire public, avec Veolia, de Transdev, lui-même actionnaire majoritaire de la compagnie, a déclaré Mme Ghali à l’AFP, après avoir dû quitter la réunion, précisant que le préfet allait « faire remonter ces demandes ».
« L’Etat doit jouer son rôle d’actionnaire principal pour garantir la poursuite de l’activité. Ce n’est que dans ce cadre-là qu’on pourra trouver un véritable repreneur industriel, et non pas en expliquant que l’entreprise va fermer ses portes dans deux mois. Pour l’instant, seuls des vautours sont intéressés par les navires ou des morceaux de la SNCM », a affirmé le responsable CGT des marins SNCM Frédéric Alpozzo, avant cette rencontre.
« Si l’intérêt général et le dialogue républicain n’ont plus de valeur dans ce pays et que le comportement des patrons-voyous l’emporte, alors que la justice est de notre côté, les salariés feront ce qu’ils auront à faire: ils occuperont légitimement leur outil de travail et le défendront jusqu’au bout, pour qu’une autre solution soit trouvée », a-t-il également mis en garde.
La SNCM, qui compte environ 2.000 salariés, dont 1.500 en CDI, s’est trouvée en cessation de paiement et en redressement judiciaire le 28 novembre, après que l’actionnaire Transdev a volontairement provoqué le dépôt de bilan en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n’est pas en mesure d’honorer.
Transdev, mais aussi l’État, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour « empêcher la disparition pure et simple » de la SNCM, car cela permettrait selon eux de trouver un repreneur et d’annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d’euros.
« La seule voie pour sauver le maximum d’activités et d’emplois, c’est celle que nous avons prise. Ce n’est pas une voie garantie, mais c’est ce que nous disons depuis le début », a répété lundi à Montpellier Jean-Marc Janaillac, PDG de Transdev, interrogé par l’AFP lors d’un point presse sur la filiale des transports en commun montpelliérains. M. Janaillac a ajouté que les administrateurs judiciaires allaient lancer « dans les prochains jours » l’appel d’offres à repreneurs.
« Une fois qu’il y aura des repreneurs, ils établiront leurs besoins », a-t-il aussi déclaré, interrogé sur l’ampleur du plan social à venir.
Il a par ailleurs estimé qu’un éventuel mouvement de grève n’était « dans l’intérêt de personne, et en particulier pas des salariés ».
La réunion à Marseille intervient avant le conseil de surveillance de la compagnie mardi à Paris, où seront évoqués la situation financière et « l’avancement des dossiers de procédures engagées », notamment contre Bruxelles, selon M. Janaillac.
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