Selon cette recherche publiée mercredi, l’énergie éolienne offshore pourrait créer en 13 ans sur la côte atlantique américaine plus d’électricité que tous les forages pétroliers et de gaz offshore, soit l’équivalent de cinq milliards de barils de pétrole.
En outre, la prospection et la production pétrolière et de gaz envisagées au large des côtes de l’Atlantique menaceraient près de 1,4 million d’emplois et plus de 95 milliards de gains économiques engendrés par la pêche et le tourisme, en raison de son impact néfaste sur les écosystèmes océaniques, estime Oceana.
Le rapport d’Oceana remet en question de récentes projections de l’industrie pétrolière selon lesquelles le forage offshore sur la côte est des Etats-Unis contribuerait à rendre le pays indépendant en terme d’énergie, créerait des milliers d’emplois et engendrerait des millions de dollars de revenus pour les Etats.
En outre, selon Oceana, ces estimations s’appuient sur l’hypothèse de la récupération d’hydrocarbure et de gaz naturel qui ne sont pas économiquement exploitables.
« Il est temps que les Etats-Unis s’inspirent de ce qui se fait ailleurs dans le monde –notamment en Europe– depuis plus de vingt ans dans l’éolien offshore pour produire de l’énergie propre et renouvelable sur nos côtes », estime Andrew Menaqual, un analyste du secteur énergie d’Oceana auteur de ce rapport. Les Etats-Unis sont effectivement en retard dans ce domaine mais les projets se multiplient désormais.
L’Etat du Massachusetts (nord-est) a lancé en 2014 un appel d’offre pour la construction du plus grand parc éolien offshore jamais construit dans le pays, qui s’étendra sur 300.000 hectares au large de ses côtes.
Le Bureau de gestion de l’énergie océanique a déjà accordé sept concessions pour des projets du même type dans l’Atlantique au large du Delaware (est), du Rhode Island (nord-est), du Maryland et de la Virginie (est).
Dans l’Union européenne, le cap des 2.000 éoliennes offshore installées et des 6.500 mégawatts en fonctionnement a été franchi fin 2013.
Oceana estime également que les effets néfastes sur l’environnement marin de l’exploitation pétrolière commenceraient bien avant les forages eux-même.
En juillet 2014, l’administration Obama a décidé d’examiner l’utilisation de canons à air comprimé, qui produisent des déflagrations comme de la dynamite, pour détecter des dépôts de pétrole et de gaz au fond de l’Atlantique, dans une zone qui fait deux fois la superficie de la Californie, du Delaware à la Floride.
Selon le gouvernement, cette technique pourrait avoir des effets néfastes sur les poissons et 138.000 mammifères marins comme les baleines et les dauphins, selon Oceana.