Le ministère, qui a annoncé cette arrestation jeudi soir, s’est refusé à donner davantage de détails sur les circonstances de cet incident qui fait l’objet d’une enquête de la part de la justice militaire.
C’est la première fois que des soldats britanniques sont arrêtés pour meurtre depuis le début du conflit en Afghanistan en 2001, a confirmé une porte-parole du ministère.
« Cet incident a suivi un affrontement avec un insurgé, il n’y avait pas de civils impliqués », avait indiqué jeudi le ministère. « Ces arrestations démontrent la détermination du ministère et des forces armées à s’assurer que le personnel du Royaume-Uni agit en conformité avec ses règles d’engagement et avec nos critères », avait-il ajouté.
Ces arrestations, qui concernent une unité d’élite de l’armée britannique, sont « politiquement préjudiciables », soulignait vendredi sur la BBC un expert en matière de défense », Michael Clarke, directeur général du Royal United Services Institute (RUSI).
« Il y avait sans doute des éléments qui commençaient à émerger et le ministère de la Défense a pu vouloir garder le contrôle de la situation », a-t-il estimé.
« Mais il n’y a pas de doute que c’est politiquement préjudiciable, parce qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé », a-t-il dit. « Il s’agit d’un groupe de Marines, qui sont très bien entraînés, qui sont d’une façon générale plus instruits que les autres unités d’infanterie », a-t-il souligné.
Selon les règles d’engagement, « les militaires n’ont le droit d’ouvrir le feu que si quelqu’un les menace ou s’ils pensent que cette personne est impliquée dans un acte hostile », a-t-il expliqué.
Les Royal Marines sont le corps d’infanterie de la Royal Navy.
Le Royaume-Uni est, avec 9.500 soldats, le deuxième contributeur de l’Isaf en Afghanistan après les Etats-Unis. Les Britanniques sont déployés dans le Helmand (sud), la province la plus instable d’Afghanistan, et 433 sont morts depuis le début du conflit en 2001.
Un soldat britannique avait fait l’objet d’une enquête militaire après avoir tué par balles un homme qu’il avait par erreur soupçonné d’être un taliban posant une bombe dans le centre du Helmand en 2010, mais il n’avait finalement pas été poursuivi.