Cette galerie d’art asiatique, une des plus prestigieuses de la capitale, s’est associée pour cet événement avec cinq des plus grands marchands parisiens et met en vente pour la première fois des objets extraits de la riche collection constituée par les descendants de son fondateur, Robert Rousset.
Lancée à l’orée de la Semaine des arts asiatiques, l’exposition est ouverte jusqu’au 29 juin.
Participent également à cette manifestation la galerie Christian Deydier (bronzes archaïques chinois, statuaire, terres cuites), les ateliers Brugier (laques et mobilier de laque), Christophe Hioco (Sud-est asiatique, Inde et Népal), Jacques Barrère (statuaire, Sud-est asiatique et Chine) et Laurent Colson (meubles chinois et pierres de lettré).
« C’est le première fois que des marchands se regroupent dans un lieu privé en proposant ce qu’ils avaient de mieux », souligne Mike Winter-Rousset, petit-neveu du fondateur.
Officier radio dans la marine marchande, Robert Rousset va se passionner pour l’art chinois après une visite de la Cité interdite et devenir dans les années 30 l’un des meilleurs spécialistes de son temps. Son nécessaire de voyage (loupe, appareil photo Rolleiflex, carnet de notes…), ainsi que sa valise achetée à Yokohama et couverte d’étiquettes, sont présentés au côté de photographies anciennes qui semblent tout droit sorties du « Lotus bleu » d’Hergé.
Issu de la collection Rousset, le paravent en laque noire et or, au très rare décor européen, d’époque Qianlong (XVIIIe siècle), n’a que trois équivalents dans le monde.
Egalement proposée par Mike-Winter Rousset et son cousin Hervé du Peuty, gérants de la galerie, une tête angkorienne du Bayon au magnifique sourire, qui n’est pas apparue en public depuis une grande exposition sur l’art cambodgien à New York en 1969.
Parmi les pièces remarquables présentées par les autres galeries, un somptueux paravent chinois en laque de Coromandel du XVIIe siècle (Brugier), un vase rituel en bronze vert d’eau remontant au XIe-Xe siècle av J.C. (Ch. Deydier), un stupa en schiste du II-IIIe siècle en parfait état de conservation (Hioco), un torse de Bouddha Qi du VIe siècle (Barrère) ou une table à calligraphie impériale en laque gravée – deux autres exemplaires de ce modèle sont conservés à la Cité interdite (Colson).
« Tout est à vendre, sauf ce qui est déjà vendu » et les « prix vont de 12.000-15.000 euros à plusieurs millions », souligne Mike Winter-Rousset.