Mercredi, le tribunal de commerce de Marseille a rejeté trois offres de reprise de la compagnie maritime jugées insuffisantes, et a enjoint les administrateurs judiciaires de la compagnie en redressement judiciaire depuis novembre de lancer un nouvel appel d’offres, fixant une audience au 25 septembre pour examiner de nouvelles candidatures.
Le président du groupe Stef Francis Lemor a précisé jeudi à Marseille qu’il comptait fédérer « des acteurs de l’environnement maritime et socioprofessionnel, corse et provençal » lors « de deux tours de table » distincts –l’un portant sur l’activité liée au trafic avec la Corse avec quatre navires et l’autre sur les liaisons avec le Maghreb avec deux navires.
« Cette obligation d’une société dédiée (au trafic avec la Corse) est due au cahier des charges de la DSP », la délégation de service public de continuité territoriale entre Corse et continent, a expliqué M. Lemor.
« Nous n’avions pas l’intention d’être candidat », a-t-il affirmé, expliquant que ce changement de position de son groupe avait été dicté tout d’abord, par l’annulation par le tribunal de Bastia de la délégation de service public à compter d’octobre 2016.
« On doit avoir toute confiance en l’opérateur d’à côté », a ainsi expliqué l’actionnaire de La Méridionale, qui partage l’actuelle DSP avec la SNCM, et qui compte s’adosser à « un partenaire fiable » pour concourir en 2016 pour la nouvelle délégation de service public (DSP) entre la Corse et le continent pour les dix ans à venir.
Pour monter son projet de reprise, le Groupe Stef a nommé Eric Giuily — ancien président de Compagnie Générale Maritime et de la SNCM de 1992 à 1999, puis de l’Agence France-Presse de 1999 à 2000 — comme « directeur de projet ».
M. Lemor n’a voulu « ni confirmer ni infirmer », les chiffres qui circulent sur le montant envisagé pour la reprise (15 à 20 millions d’euros) et sur le nombre de salariés conservés dans les deux entités (800 sur 1.500 CDI aujourd’hui environ), se contentant d’affirmer que Stef serait « le pivot » de l’actionnariat de ces futures compagnies.
« La prochaine étape sera de fédérer les marques d’intérêt (de plusieurs armateurs, Ndlr) et de prendre contact avec les autorités de Bruxelles et de la concurrence en France », a ajouté M. Giuily qui espère avoir finalisé son projet courant août.
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