En plus de garantir l’intégrité territoriale du pays, cette loi étend son champ aux activités de Pékin dans l’espace, dans les eaux océaniques ainsi que dans les régions polaires.
Le texte de loi a été entériné par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP, parlement), par 154 voix pour, zéro contre et une abstention, selon l’usage de cette chambre d’enregistrement des décisions du Parti communiste chinois (PCC).
L’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2012 a été marquée par une répression sévère de toute dissidence, notamment sur l’internet, et une nette aggravation des violences dans la région à dominante musulmane du Xinjiang (ouest).
« La situation de la sécurité nationale de la Chine est devenue de plus en plus grave », a affirmé Mme Zheng Shuna, une haute responsable de l’ANP, dans une déclaration au Palais du peuple à Pékin.
La nouvelle loi vise à répondre au besoin de la Chine de faire respecter sa souveraineté nationale, en permettant aux autorités d’assurer « la sécurité politique et sociale, tout en gérant la société sur le plan intérieur », selon elle.
La loi « ne laissera aucune place pour des conflits, compromissions ou interférences » lorsque les intérêts vitaux du pays seront en jeu, a-t-elle assuré.
D’un champ d’application étendu, le texte n’en reste pas moins très général, voire flou sur les peines prévues en cas de violation.
Les nouvelles mesures prévoient un cadre raffermi pour assurer la cybersécurité des réseaux informatiques chinois ainsi que pour le contrôle des utilisateurs de l’internet.
La Chine, qui dispose de la plus grande population d’internautes au monde, défend son droit de censurer l’internet au nom de la sécurité de l’Etat et de sa « souveraineté » sur la Toile. Le régime communiste exerce ainsi une surveillance étroite des réseaux sociaux, les expurgeant notamment des contenus politiques.
Plus généralement, la nouvelle loi illustre les ambitions de la Chine sous le mandat du président Xi Jinping, qui entend élargir l’influence du géant asiatique dans une série de domaines –de l’armée à la culture, en passant par l’économie– et de nouveaux territoires lointains –espace, fonds marins, Arctique et Antarctique.
Sans nier à la Chine le droit de se doter d’une loi sur sa sécurité nationale, l’ONG Human Rights Watch a dénoncé dans ce texte des éléments selon elle préoccupants.
« Il inclut des éléments qui assimilent une critique du gouvernement à une forme de subversion (de l’autorité de l’Etat) », a analysé Maya Wang, experte de la Chine chez HRW.
La loi « est très vague sur la définition des actes concrets qui feraient d’un citoyen un danger pour la sécurité de l’Etat », a-t-elle ajouté.