Des experts en géologie et en hydrographie, à bord du navire de la Garde côtière canadienne (NGCC) Louis S. St-Laurent, « vont recueillir des données sur le fond marin du bassin eurasien qui se trouve du côté est de la dorsale de Lomonossov », a indiqué le ministre canadien des Affaires étrangères Rob Nicholson.
Le navire va appareiller d’Halifax (Est, Nouvelle-Ecosse) pour rejoindre le brise-glace NGCC Terry Fox au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador qui lui ouvrira la route dans l’océan Arctique jusqu’au port de Tromso, en Norvège, afin d’embarquer du personnel scientifique et technique pour six semaines de relevés jusqu’à fin août.
L’été dernier, une mission similaire avait sillonné la partie orientale de la dorsale de Lomonossov, cette chaîne de montagne sous-marine de quelque 1.800 kilomètres de long qui relie les rivages russes et canadiens en passant à la verticale du Pôle Nord.
Le Canada et la Russie se disputent la souveraineté du Pôle Nord. Fin 2013, le gouvernement canadien avait déposé aux Nations unies un dossier visant à prolonger les limites de son plateau continental au-delà de la Zone économique exclusive (ZEE) des 200 miles marins (321 km), dans le cadre de la Convention de l’ONU sur le droit de la mer.
Ces relevés sont « une étape de plus vers la concrétisation de la vision de notre gouvernement pour l’Arctique, y compris des frontières clairement établies et la reconnaissance de l’étendue totale du plateau continental du Canada dans l’océan Arctique », a déclaré Rob Nicholson.
En définissant l’étendue de leurs plateaux continentaux, la Russie et le Canada, ainsi que les trois autres Etats riverains de l’Arctique (Danemark, Norvège, Etats-Unis), lorgnent les gisements d’hydrocarbures que renfermerait le sous-sol du Pôle Nord.
Ces études et relevés « sont essentiels afin d’exercer nos droits souverains sur les ressources naturelles du plateau continental étendu du Canada dans l’océan Arctique », a estimé Greg Rickford, ministre canadien des Ressources naturelles.