« En raison de divergences de vues entre le conseil de surveillance et Bruno Cathelinais sur son évolution à terme et sur la mise en oeuvre du plan de succession, l’ensemble des fonctions de ce dernier au sein du groupe ont pris fin ce jour », a déclaré dans un communiqué le groupe Bénéteau.
Bruno Cathelinais, 58 ans (BIEN 58), qui avait pris en 2005 la présidence du directoire du groupe contrôlé par la famille Bénéteau à 54%, était le premier dirigeant n’appartenant pas à cette longue dynastie de constructeurs de bateaux.
Il sera remplacé par Hervé Gastinel, 49 ans, actuel directeur général de la division bateaux et membre du directoire, « à effet du mercredi 26 août 2015 », a indiqué la société.
L’intérim sera assurée par Christophe Caudrelier, directeur financier et membre du directoire, est-il encore précisé dans le communiqué.
Dans une lettre aux salariés, dont l’AFP a eu copie, Annette Roux, l’héritière du groupe, évoque « une divergence importante » liée à « limite d’âge à 60 ans pour le directoire, (…) une règle d’or que je me suis appliquée à moi-même ».
« Le travail du président du directoire demande un investissement personnel constant. C’est une course de fond qui impose une vie trépidante, et comme toute course de fond, elle impose que l’on ait la sagesse de passer le relais. Bruno (Cathelinais) ne l’a pas accepté. C’est donc sur une divergence importante qu’il s’éloigne du groupe deux ans avant la date prévue », écrit Mme Roux.
Bruno Cathelinais, qui était entré en 1989 dans le groupe comme directeur financier, « avait la confiance des salariés », après avoir « réussi (en 1995, ndlr) la fusion Jeanneau-Bénéteau à une époque qui n’était pas facile », a souligné Thierry Cousseau, secrétaire du comité central d’entreprise de Bénéteau.
Frappé par la crise, le groupe vendéen avait annoncé en avril 2009 un plan social historique, avec quelque 700 départs volontaires et 13 licenciements secs. Mais « aujourd’hui, il y a un redressement sensible de l’entreprise, puisque on a fait une progression qui varie de 13 à 17% et on a l’impression que la crise est un petit peu derrière nous », a expliqué M. Cousseau à une correspondante de l’AFP.
Le groupe familial, fondé en 1884 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et dont le siège social est à Givrand (Vendée), compte plus de 6.000 salariés dans le monde, dont 3.200 en Vendée.
Le groupe plongeait à la Bourse de Paris, le titre perdant à la clôture 4,92% à 14,89 euros, dans un marché en progression (+1,01%).
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BENETEAU
EURONEXT