Les écosystèmes menacés par l’homme, ce « superprédateur »

« Notre technologie très efficace pour tuer, nos systèmes économiques mondialisés et notre gestion des ressources donnant la priorité aux bénéfices à court terme de l’humanité, a favorisé l’émergence du superprédateur humain », explique Chris Darimont, professeur de géographie à l’université de Victoria au Canada. Il est le principal auteur de cette étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

« Les effets de cette approche sont aussi extrêmes que l’est notre comportement de prédateur dominant et la planète en fait les frais », déplore-t-il.

Pour évaluer la nature et l’étendue de la prédation humaine comparée à celle des animaux, les chercheurs ont analysé 2.125 espèces de prédateurs marins et terrestres.

Ils ont conclu que les humains chassent de préférence les poissons et mammifères adultes dans l’océan à un taux quatorze fois supérieur à celui des autres prédateurs marins.

Les hommes chassent et abattent également les grands carnivores terrestres comme les ours, les loups et les lions neuf fois plus que ces derniers s’entretuent dans la nature.

« Alors que les autres prédateurs s’en prennent principalement aux jeunes et aux plus faibles, les humains s’attaquent au capital de reproduction des espèces en chassant les adultes… Une pratique particulièrement marquée dans la pêche », précise Tom Reimchen, professeur de biologie à l’université de Victoria, un des principaux co-auteurs de cette étude.

Et comme le montre la théorie de l’évolution de Darwin, le fait d’éliminer les poissons les plus grands et les plus productifs favorise les individus plus petits qui se développent lentement, relèvent ces scientifiques.

Mais les chercheurs reconnaissent aussi qu’un changement fondamental soudain des pratiques actuelles de la pêche pour adopter une technique de capture de poissons plus en phase avec la nature serait impossible car cela entraînerait une réduction des prises actuelles de 80 à 90% au niveau mondial.

Toutefois, souligne Thomas Rymkin, en prenant en compte ses avantages à long terme, une telle approche pourrait être envisagée graduellement.

Dans une analyse de l’étude, publiée également dans Science, Boris Worn, biologiste de l’université Dalhousie à Halifax, abonde dans ce sens. Il relève que les sociétés humaines « sont dotées de la capacité unique d’analyser l’impact de leurs actions et d’ajuster leur comportement pour en minimiser les conséquences néfastes ».

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