« J’ai levé le blocus car on a eu l’autorisation par la préfète (du Pas-de-Calais, ndlr) de pouvoir débarquer le matériel appartenant à SeaFrance », a indiqué à l’AFP le secrétaire général du Syndicat maritime nord (ultra majoritaire) de la Scop Eric Vercoutre, précisant que les marins allaient « être reçus par un collaborateur de M. Valls maintenant ».
La préfecture a confirmé la levée du blocus débuté dimanche soir, tout comme les compagnies maritimes P&O et DFDS.
Le Premier ministre doit justement se rendre à Calais lundi, en compagnie de deux commissaires européens, pour évoquer la question des migrants.
Cette action des marins intervient également juste avant une réunion cruciale lundi pour l’avenir des 487 salariés de la Scop au secrétariat d’Etat aux Transports.
Depuis 19H30, le trafic était totalement interrompu dans le port, « par mesure de sécurité, en raison de la présence de deux chaloupes » où avaient pris place environ 25 marins selon M. Vercoutre, avait affirmé la capitainerie du port de Calais
Cette manifestation qui empêchait les ferries d’accoster et de partir du port, les avait obligés à dérouter leurs navires vers les ports voisins de Dunkerque pour la compagnie danoise DFDS et Boulogne-sur-Mer pour le Britannique P&O, avec à leur bord plusieurs milliers de passagers en ce week-end prolongé, lundi étant férié en Grande-Bretagne.
Les marins exigeaient d’accéder aux rampes des navires qu’ils occupent depuis des semaines pour y récupérer du matériel avec des camions, selon M. Vercoutre.
Cependant, l’entreprise étant en liquidation judiciaire, seul le liquidateur, avec lequel les marins étaient en négociation selon la préfecture, a autorité sur le matériel à bord et ne peut donner d’autorisation de débarquement sans l’avis des juges.
Il s’agissait de « matériel de sport, de peinture, de consommables », selon le syndicaliste du SMN. Les marins, eux, estimaient que le matériel stocké dans ces deux bateaux, en passe d’être vendus par Eurotunnel au concurrent danois DFDS, devrait revenir à la Scop. Après de longues discussions avec l’administrateur judiciaire, leur demande a été acceptée par la préfecture.
Cette action des marins de MyFerryLink intervient la veille d’une réunion à Paris pour tenter de signer le dernier protocole d’accord établi au secrétariat d’Etat aux Transports le 24 août, qui prévoit que 407 des 487 salariés de la Scop Seafrance pourraient être repris.
Des marins de la Scop ont bloqué à plusieurs reprises depuis début juin l’accès au port de Calais et au tunnel sous la Manche, afin de protester contre le plan du gouvernement pour sauvegarder MyFerryLink et les offres de reprise de salariés par DFDS, qu’ils jugeaient insuffisantes.
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