« En septembre et en octobre, les forces navales russes mènent des exercices dans la partie orientale de la Méditerranée », a annoncé officiellement le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
La semaine dernière, Moscou avait prévenu Chypre de la possibilité que sa marine mène des exercices dans cette zone sans pour autant annoncer officiellement des exercices.
« Plus de 40 exercices de combat sont planifiés », précise encore le ministère russe de la Défense, qui évoque des manoeuvres d’artillerie et de défense anti-aérienne.
« Ces exercices sont conformes au plan de formation de l’armée russe approuvé en 2014 », note le communiqué qui ne mentionne à aucun moment la guerre en Syrie mais évoque plutôt des manoeuvres de « routine ».
Selon le ministère de la Défense, le croiseur lance-missiles Moskva, navire-amiral de la flotte russe, a quitté jeudi son port d’attache de Sebastopol, en Crimée, et se dirige vers le détroit du Bosphore pour prendre ensuite part à ces manoeuvres, qui impliquent également le navire de débarquement Saratov, capable en théorie d’emporter des troupes d’infanterie de marine, et le destroyer Smetlivy.
Les exercices navals russes, qui devraient se tenir entre le port syrien de Tartous et Chypre, interviennent alors que l’armée syrienne a utilisé pour la première fois mercredi des drones fournis par la Russie, illustration de son soutien accru au régime de Bachar al-Assad.
Auparavant, les Syriens avaient reçu des avions de combat et de nouvelles armes pour lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Et parallèlement, selon Washington, la Russie a récemment déployé 28 avions de combat en Syrie dans le cadre du renforcement de sa présence.
Cette démonstration de force a provoqué l’inquiétude des Etats-Unis, de la France et de la Grande Bretagne.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de commenter jeudi les affirmations selon lesquelles la Russie serait prête à s’engager militairement en Syrie. « Il y a beaucoup de spéculations en ce moment. Les commenter toutes serait stupide et contre-productif », a déclaré M. Peskov, cité par l’agence TASS.
« Je peux dire avec certitude que le soutien russe dans le secteur de la défense syrienne se renforce (…) Celui-ci inclut des livraisons de munitions et d’équipement militaire », a affirmé jeudi l’ambassadeur syrien en Russie, Riad Haddad, dans une interview à l’agence de presse russe Interfax.
M. Haddad a également salué « la coordination grandissante entre la Russie, l’Iran et la Syrie », expliquant avoir rencontré lundi à Moscou le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
« Il y a des initiatives venant de la Russie et de l’Iran (…) On discute de la meilleure façon de les coordonner, ces initiatives sont très proches », a-t-il expliqué.