C’est la première fois que Moscou confirme officiellement l’ampleur de l’engagement militaire en Syrie, dans le port de Tartous où l’armée russe dispose d’installations logistiques, et surtout à l’aéroport de Lattaquié où elle a construit une base militaire. L’aviation russe a mené mercredi ses premières frappes aériennes en Syrie. Une seconde vague de bombardements a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi, selon Moscou.
« Le détachement aérien qui doit réaliser des frappes en Syrie comprend plus de 50 avions et hélicoptères », a indiqué le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense.
Le responsable militaire n’a pas précisé quels types d’aéronefs avaient été déployés. « Ce détachement a été déployé dans les délais les plus brefs. Nous avons pu le faire dans la mesure où nos stocks de matériel et de munitions se trouvaient déjà dans nos installations logistiques de Tartous. Il a suffi de faire venir l’aviation et du matériel », a ajouté le porte-parole.
Des sources américaines avaient détaillé à l’AFP ce dispositif : 4 bombardiers Su-34, 12 bombardiers Su-25, 12 avions d’attaque au sol SU-24, 4 chasseurs Su-30 et une vingtaine d’hélicoptères.
Pour sécuriser Tartous et la base aérienne près de Lattaquié, fief pro-Assad dans le nord-ouest du pays, l’armée russe a également envoyé un « bataillon tactique d’infanterie de marine avec des moyens renforcés », sans préciser le nombre exact. Un bataillon de l’armée russe comprend au moins 500 soldats. La presse russe avait évoqué la présence d’au moins 1.700 militaires, des sources américaines avançant, en comptant notamment tout le personnel lié aux avions (pilotes, personnel d’entretien et de support), près de 2.000 hommes sur place.
En plus de ces troupes d’infanterie de marine, le dispositif militaire prévoit des « rotations » avec des groupes de forces spéciales de la flotte de la mer Noire ainsi que des parachutistes habituellement basés à Novorossiïsk, dans le sud de la Russie, selon le ministère de la Défense.
Moscou a par ailleurs dévoilé le nom du militaire russe, le général Sergueï Kouralenko, dépêché à Bagdad pour participer au centre d’échanges de renseignements militaires que la Russie, l’Iran et l’Irak ont créé. C’est a priori auprès de ce général que les Américains pourront obtenir les informations qu’ils souhaitent sur les opérations russes en Syrie.