Les Européens ont étendu mercredi leur opération navale pour lutter contre les passeurs dans les eaux internationales au large de la Libye. Leurs bâtiments de guerre peuvent désormais arraisonner, inspecter, saisir et détruire les navires utilisés par les trafiquants, afin de tenter de réduire le flot ininterrompu de migrants.
La résolution d’origine britannique était en discussion depuis plusieurs semaines. Elle donnera une légitimité internationale accrue à cette opération navale de l’Union européenne.
Selon des diplomates, la Russie qui rechignait à un large usage de la force dans ce dossier ne devrait pas bloquer le texte. Les pays africains membres du Conseil (Tchad, Nigeria, Angola) un moment réticents, ont été convaincus par une lettre des autorités libyennes internationalement reconnues qui soutient la résolution.
Pour l’instant, l’opération militaire européenne ne peut pas s’étendre aux côtes de la Libye, faute d’un accord de la part d’un gouvernement libyen unifié.
La Libye est divisée entre deux gouvernements et deux parlements rivaux. L’ONU, qui mène une médiation, espère la formation prochaine d’un cabinet d’union nationale.
La résolution autorisera pendant un an les Européens à « inspecter en haute mer au-delà des côtes de la Libye des navires qu’ils soupçonneraient sérieusement d’être utilisés » par les passeurs pour acheminer des migrants depuis la Libye.
Si les soupçons sont confirmés, les navires pourront être rendus inutilisables ou détruits. Les migrants qu’ils transportent seront acheminés vers l’Italie et les passeurs interpellés jugés en Italie.
Plus de 500.000 migrants et réfugiés, notamment syriens, ont gagné l’Europe depuis le début de l’année. Plus de 3.000 se sont noyés en tentant de traverser la Méditerranée en direction de l’Italie ou de la Grèce.