Ces projets seront examinés par la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), qui ouvre lundi sa réunion annuelle à Hobbart, en Tasmanie (Australie). Elle s’achèvera le 30 octobre.
L’année dernière, la CCAMLR, qui regroupe 24 Etats plus l’Union européenne, n’avait pas réussi à trouver de compromis sur aucune des deux propositions en lice, l’une portée par l’Australie, la France et l’UE et l’autre par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande.
« Les membres de la CCAMLR ont une tâche très claire: ils doivent travailler ensemble pour créer les aires marines protégées (AMP) dont les eaux et la faune de l’Antarctique ont besoin », a commenté Mark Epstein, de la Coalition de l’Antarctique et de l’océan Austral. « La CCAMLR avait promis cette protection pour 2012 mais le processus s’est retrouvé en panne à quatre reprises ».
Initialement, la France, l’Australie et l’UE avaient proposé la création de sept aires marines protégées (AMP) sur la façade Est de l’Antarctique, pour une surface totale de 1,9 million de km2.
Mais ce projet s’est heurté aux objections de la Chine et de la Russie, et les trois porteurs de la proposition ont revu leur copie: la proposition prévoit désormais la création de quatre AMP sur une surface de un million de km2 et autorise certaines activités de pêche et de recherches dans des conditions strictes de protection.
Le deuxième projet avait également été revu à la baisse, ce qui ne l’a pas empêché d’être remisé. Il s’agit de protéger une aire de 1,25 million de km2 en mer de Ross, une immense baie côté Pacifique sous juridiction néo-zélandaise, dans une zone appelée « le dernier océan » en raison de son caractère intact.
Pour être adoptée, une proposition doit remporter les suffrages de la totalité des 25 membres de la CCAMLR, instance chargée de la conservation et de l’exploitation durable de l’océan Antartique, également appelé océan Austral.
Ses eaux abritent des écosystèmes exceptionnels, riches de plus de 10.000 espèces uniques, en bonne partie préservés des activités humaines mais menacés par le développement de la pêche et de la navigation. On y trouve en particulier des pingouins, des baleines et des calamars géants.