COSCO, géant du transport maritime sous contrôle étatique, a déjà par deux fois emprunté la route maritime du Nord-Est, qui longe les côtes septentrionales de la Sibérie: une première fois à l’été 2013, et de nouveau ce mois-ci, selon des médias officiels chinois.
« Nous avons l’intention d’ouvrir à l’avenir une ligne régulière, et des discussions sont en cours », a déclaré à l’AFP une porte-parole de COSCO Container Lines, une filiale du groupe.
Elle s’est en revanche refusée à fournir un calendrier. Dans un communiqué, COSCO s’est récemment engagé à « continuer de promouvoir la normalisation des opérations dans le passage Nord-Est ».
En raccourcissant d’une dizaine de jours le voyage par rapport aux routes traditionnelles, ce passage arctique ouvre à la Chine, premier exportateur mondial de biens manufacturés, la possibilité de livrer plus vite ses marchandises à l’Union européenne, son principal partenaire commercial.
Courant octobre, le navire marchand Yong Sheng de COSCO a ainsi terminé en 55 jours son voyage aller-retour entre la Chine et l’Europe. Ce cargo polyvalent avait été, il y a deux ans, le premier bateau de fret à inaugurer la route du Nord-Est.
La Chine n’est pas riveraine de l’Arctique et n’a aucune revendication territoriale dans la région, mais elle n’en a pas moins obtenu il y a deux ans de pouvoir rejoindre à titre d’observateur les pays membres du Conseil de l’Arctique, un forum intergouvernemental.
Pour Pékin, le raccourci polaire s’avère stratégique, la quasi-totalité des exportations du géant asiatique transitant par la mer.
« Avec le réchauffement climatique et le recul de la banquise, les voyages l’été à travers les routes du Nord-Est et du Nord-Ouest dans l’Arctique sont devenus possibles, et la question de leur développement commercial comme celle de la protection de l’environnement (polaire) attirent l’attention internationale », a commenté COSCO dans son communiqué.