« Je peux confirmer que les deux suspects ont été remis en liberté ce matin à 04H30 (vendredi 03H30 GMT) », a déclaré une porte-parole de la police berlinoise, Kerstin Ismer, au sujet des deux hommes présentés la veille comme étant en « contact avec la mouvance islamiste ».
Les deux hommes, originaires de Syrie et de Tunisie, ainsi qu’un troisième individu, n’ont pas été placés en détention provisoire faute d’éléments à charge.
« Les conditions n’étaient pas réunies » pour garder les suspects, a indiqué un porte-parole du parquet berlinois, Martin Steltner. L’enquête se poursuit « en raison « de soupçons sur la préparation d’un acte de violence grave représentant un danger pour l’Etat impliquant (les) trois personnes ».
Les autorités n’ont donné aucune précision sur la nature des soupçons pesant sur ces hommes, ni sur leur projet supposé ou sur les indices ayant conduit à leur interpellation jeudi.
Des médias allemands ont indiqué que la ville de Dortmund, dans l’ouest du pays, pouvait être la cible d’un attentat, ce que le parquet berlinois n’a pas confirmé.
« Nous travaillons de manière intense pour déterminer si les informations faisant de Dortmund une cible potentielle se concrétisent », a pour sa part déclaré le chef de la police de Dortmund, Gregor Lange, assurant que les indications en ce sens étaient prises « très au sérieux ».
Les deux individus avaient été arrêtés à l’issue d’opérations policières jeudi après-midi, notamment dans une association islamique à Berlin. Ni armes ni explosifs n’ont été retrouvés par les policiers dans les locaux de l’association et dans le véhicule des deux hommes.
Après les attentats du 13 novembre à Paris, les autorités allemandes ont à plusieurs reprises dit craindre que des groupes jihadistes commettent des attentats dans le pays.
Plusieurs opérations de police en lien avec des menaces potentielles ou les attentats de Paris ont été menées sans aboutir pour autant à l’arrestation de suspects.
Un match de football Allemagne/Pays-Bas a notamment été annulé à la dernière minute la semaine suivant les attaques parisiennes revendiquées par l’organisation jihadiste Etat islamique, en raison d’une menace dont la nature n’a jamais été précisée.
Le quotidien allemand Bild a rapporté aussi vendredi qu’un trafiquant d’armes, soupçonnés d’avoir fourni une partie des armes ayant servi aux attaques en France, avait été arrêté. Le parquet a confirmé l’arrestation de cet homme mais ne s’est pas prononcé sur un lien avec les attentats revendiqués par le groupe Etat islamique.
Berlin vient par ailleurs d’annoncer qu’il soutiendrait les opérations militaires françaises en Syrie en mettant à disposition des avions de reconnaissance, de ravitaillement et une frégate.