« Deux baleiniers ont quitté Shimonoseki (sud-ouest) avec un patrouilleur de l’agence ce matin, tandis que le bateau-mère a quitté un autre port. Un quatrième baleinier est parti d’un port du nord-est pour rejoindre la flotte », a déclaré mardi à l’AFP un responsable de l’agence gouvernementale japonaise chargée de la pêche.
Des images télévisées montraient des responsables gouvernementaux et les familles des équipages faisant des signes de la main alors que les bateaux quittaient Shimonoseki, depuis longtemps un des principaux points de départ de la pêche à la baleine.
« Une fois de plus, une flotte de baleiniers prend la mer pour commettre un crime contre la nature », a dénoncé dans un communiqué Claire Bass, directrice de l’organisation Humane Society International/UK.
La consommation de baleine a une longue histoire au Japon, pays de pêcheurs où le cétacé a été chassé pendant des siècles mais où l’industrie baleinière n’a connu son essor qu’après la Seconde guerre mondiale, pour nourrir un pays affamé.
Cependant, la dégustation de cette chair blanche ou rouge aux allures de filet de boeuf a fortement diminué au fur et à mesure que le Japon devenait une des économies les plus riches du monde.
L’archipel avait été contraint de renoncer à la saison 2014-2015 de prises de cétacés après une décision en mars 2014 de la Cour internationale de justice (CIJ) qui, saisie par l’Australie, a jugé que le Japon détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale. Les baleiniers avaient certes pris la mer, mais sans harpons.
Depuis, le Japon a soumis un nouveau programme à la Commission baleinière internationale (CBI), lequel prévoit de capturer 3.996 petits rorquals (ou baleines de Minke) en Antarctique dans les 12 prochaines années, soit 333 par saison contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné.
Le Japon chasse les baleines en divers lieux en exploitant une faille dans le moratoire mondial de 1986 qui tolère la recherche létale sur les mammifères. Mais Tokyo n’a jamais fait un secret du fait que la viande de l’animal marin finissait souvent dans les assiettes.
De leur côté, les organisations de défense des animaux n’ont de cesse de dénoncer une activité qu’ils jugent cruelle. L’association écologiste Sea Shepherd a d’ores et déjà annoncé que son bateau, le Steve Irwin, qui est amarré à Melbourne (Australie), prendrait la mer dans la semaine pour empêcher « toute activité illégale ».