De nombreuses organisations de défense de l’environnement ont exhorté le chef du gouvernement australien à mettre de côté les questions diplomatiques habituelles pour se concentrer sur le sujet de la pêche baleinière.
Des baleiniers japonais ont pris la mer début décembre à destination de l’Antarctique après un an de suspension de ces expéditions qualifiées de « crime contre la nature » par les défenseurs de l’environnement.
Malcolm Turnbull entamera vendredi sa première visite au Japon depuis son arrivée en septembre à la tête du gouvernement. Il discutera avec Shinzo Abe de « tous les aspects de la relation australo-japonaise », a déclaré un porte-parole de M. Turnbull.
« Cela inclut les relations économiques et commerciales, la coopération en matière de sécurité et de défense et les préoccupations australiennes quant à la décision du Japon de reprendre la chasse à la baleine dans l’océan Austral », a-t-il ajouté.
Le Japon chasse les baleines en divers lieux en exploitant une faille dans le moratoire mondial de 1986 qui tolère la recherche létale sur les mammifères. Mais Tokyo n’a jamais fait un secret du fait que la viande de l’animal marin finissait souvent dans les assiettes.
La consommation de baleine a une longue histoire au Japon, pays de pêcheurs où le cétacé a été chassé pendant des siècles mais où l’industrie baleinière n’a connu son essor qu’après la Seconde guerre mondiale, pour nourrir un pays affamé.
« La pêche japonaise n’a rien de scientifique, ce n’est que de la pêche commerciale qui a été déclarée illégale par la Cour internationale de justice (CIJ) », a déclaré Nathaniel Pelle, de Greenpeace.
« M. Turnbull doit rappeler à M. Abe qu’il a l’obligation de se plier aux décisions de la CIJ. »
L’archipel avait été contraint de renoncer à la saison 2014-2015 de prises de cétacés après une décision en mars 2014 de la CIJ qui, saisie par l’Australie, a jugé que le Japon détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale.
Depuis, Tokyo a soumis un nouveau programme à la Commission baleinière internationale (CBI), qui prévoit de capturer 3.996 petits rorquals (ou baleines de Minke) en Antarctique dans les 12 prochaines années, soit 333 par saison contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné.