La décision du préfet d’autoriser la société Altéo à continuer de rejeter en Méditerranée des effluents résultant de sa production d’alumine pour six ans supplémentaires a été annoncée mardi et aussitôt « désapprouvée » par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal.
« Le chantage à l’emploi réalisé aujourd’hui est malhonnête de la part de cette entreprise au comportement irresponsable », a estimé EELV dans un communiqué. Le parti écologiste a également qualifié ce « permis de polluer » de « scandale environnemental et sanitaire ».
Altéo affirme avoir amélioré son procédé de production et ne plus avoir besoin de déverser des rejets solides (les boues rouges) mais uniquement des effluents liquides.
« La toxicité de ces boues atteint les poissons et menace les consommateurs », a-t-il ajouté, jugeant que ces rejets menaçaient « des milliers d’emplois » selon lui dans la pêche et le tourisme local « qui vivent grâce à la préservation de la qualité des eaux et de l’environnement ».
« La France se montre encore une fois bien trop sensible aux arguments des entreprises et incapable de privilégier l’intérêt général », a conclu EELV.
Depuis près de 50 ans, le site de production d’alumine (qui sert à fabriquer de l’aluminium) situé à Gardanne, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), bénéficie d’un droit d’expédier en mer des résidus, à 7 km au large de Marseille et Cassis. Plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été ainsi déversées sur les fonds marins de la fosse de Cassidaigne. L’autorisation prenait fin au 1er janvier 2016.