Le cargo, qui se trouve depuis l’accident dans l’enceinte du port militaire de Brest, sera vendu aux enchères le 26 avril prochain à la barre du tribunal de Brest. Sa mise à prix a été fixée à 100.000 euros et la somme obtenue devrait être répartie, lors d’une nouvelle audience, entre la sécurité sociale des marins (ENIM) et les victimes.
Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, le caseyeur breton et le cargo battant pavillon des îles Kiribati étaient entrés en collision à 60 miles nautiques (110 km) de l’île d’Ouessant, dans les eaux internationales.
L’Ocean Jasper avait poursuivi sa route, malgré un trou dans sa coque que l’équipage s’était empressé de colmater. Le patron du caseyeur, Bernard Jobard, avait péri noyé, tandis que les six autres marins avaient pu être secourus.
Le tribunal de commerce de Brest a déclaré en février 2013 l’armateur de l’Ocean Jasper civilement responsable à hauteur de 75% du dommage causé au bateau de pêche, le condamnant à payer quelque 600.000 euros à la famille de M. Jobard, qui n’a cependant jamais touché un centime de cette somme.
Deux mois plus tôt, lors du procès au pénal, le capitaine et le second, de nationalité azerbaïdjanaise, avaient été condamnés à 4 et 3 ans de prison ferme, tandis que l’armateur avait été relaxé.
Le ministère public et les victimes ont fait appel du jugement concernant l’armateur, qui sera rejugé jeudi à Rennes pour homicide involontaire, délit de fuite et non assistance à personne en danger.
« L’armateur a été constamment en relation avec son équipage dès lors que le bateau est entré en collision avec le Sokalique, jusqu’à l’organisation de sa tentative de fuite », a expliqué à l’AFP Vincent Le Luyer, avocat de plusieurs marins et d’Yvette Jobard, la veuve du patron du Sokalique.
« J’espère la condamnation de l’armateur », a-t-elle déclaré à l’AFP, estimant que s’il « avait été condamné en temps et en heure, on aurait peut-être déjà évité des drames », du fait que les armateurs auraient eu peur d’une condamnation.
Le procès en appel pourrait cependant être renvoyé suite à une demande en ce sens de l’avocat de l’armateur, tout juste commis d’office dans cette affaire, selon Me Le Luyer.