« Nous estimons que la procédure en Norvège (…) donne matière à préoccupation », a déclaré la représentante du HCR en Europe du Nord, Pia Prytz Phiri, au terme d’une visite de trois jours en Norvège.
« Cela nous pose problème que la Norvège considère la Russie comme un pays d’asile sûr », a-t-elle dit, au cours d’une conférence de presse.
La Norvège a décidé en novembre que les migrants arrivés sur son sol après avoir légalement séjourné en Russie devaient y être promptement reconduits, sans examen sur le fond de leur demande d’asile, au motif qu’il s’agit d’un pays sûr.
Quelque 5.500 migrants ont emprunté cette « route de l’Arctique » -aujourd’hui tarie- en 2015.
Après quelque 200 retours, les reconduites ont cessé la semaine dernière à la demande des autorités russes, qui ont invoqué des « raisons de sécurité ». Mais la Norvège dit négocier avec la Russie les modalités de leur reprise.
Par son automaticité, cette mesure risque de priver de protection certains demandeurs d’asile légitimes, a mis en garde le HCR. Un organisme norvégien, Landinfo, dit avoir été informé par cette agence onusienne que la Russie avait en janvier 2015 expulsé deux Syriens vers leur pays en guerre.
« Nous allons bien sûr écouter ce que dit l’ONU mais il y a des situations dans lesquelles les recommandations de l’ONU vont au-delà de ce à quoi nous sommes engagés en matière de conventions internationales », a réagi la ministre norvégienne de l’Immigration et de l’Intégration, Sylvi Listhaug, au cours du même point de presse.
Le HCR s’est en outre dit « profondément préoccupé » par le durcissement envisagé des conditions mises au regroupement familial en Norvège : le gouvernement de droite, où siège une formation populiste hostile à l’immigration, propose d’exiger qu’une personne ait travaillé ou étudié pendant au moins quatre ans avant de pouvoir faire venir sa famille.
Le projet, toujours en cours d’examen, requerrait le feu vert du Parlement où le gouvernement est minoritaire.