Cette patrouille fait suite à plusieurs autres du même type menée par les Etats-Unis, au nom de la liberté de navigation dans des eaux que se disputent la Chine et plusieurs Etats de la région.
Le navire, le destroyer multi-rôle lance-missiles Wilbur, s’est approché à moins de 12 milles de l’île Triton, dans l’archipel des Paracels, a indiqué dans un communiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis.
Pour les Etats-Unis, il s’agit de « contester » les tentatives des trois pays revendiquant l’île (Chine, Taiwan, Vietnam) de restreindre la navigation en exigeant une permission préalable ou une demande de droit de passage, a souligné le porte-parole.
Mais pour la Chine, il s’agit d’une violation de ses eaux territoriales, qui vont jusqu’à 12 milles des côtes selon un principe internationalement reconnu.
« Le navire de guerre, en violation des lois chinoises applicables, est entré dans les eaux territoriales chinoises sans autorisation », a protesté le ministère des Affaires étrangères chinois dans un communiqué.
« Nous exhortons la partie américaine à respecter les lois chinoises applicables » et à agir dans un sens plus favorable « à la paix et à la stabilité régionale », selon le communiqué.
La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, carrefour stratégique pour le commerce mondial, et riches en ressources halieutiques et pétrolières.
Dans l’archipel des Spratleys, située plus au sud que les Paracels, elle a accéléré ces dernières années la construction d’îles artificielles, avec des pistes pouvant potentiellement accueillir des avions militaires.
Cette accélération a attisé les tensions avec les pays voisins (Vietnam, Taiwan, Philippines, Malaisie, Brunei) qui revendiquent également des îles, et qui redoutent un coup de force de Pékin sur la zone.
Washington a déjà provoqué la colère de la Chine à plusieurs reprises ces derniers mois en envoyant un destroyer puis un bombardier B-52 à proximité des Spratleys.
La Chine tente depuis plusieurs années de décourager les pays voisins de s’en remettre à des arbitrages internationaux, dont elle estime qu’ils bafoueraient sa souveraineté.