Bruxelles avait décerné au troisième producteur mondial de produits de la mer un « carton jaune », procédure pouvant déboucher sur la fermeture du marché européen aux exportations de ces produits, en particulier thon et crevettes, si le pays ne faisait pas le ménage dans sa filière, notamment en termes de pêche illégale et de travail forcé.
Une délégation de Bruxelles s’est rendue dans le royaume le mois dernier pour évaluer la situation, mais n’a pas indiqué quand l’UE rendrait sa décision sur un éventuel boycott, qui pourrait coûter un milliard de dollars par an à la Thaïlande.
D’où la hâte du régime à démontrer la mise au pas d’un secteur accusé de trafic d’êtres humains et d’esclavage, notamment de travailleurs sous-payés de pays voisins, Birmanie et Cambodge, mais aussi de captures illégales.
Plus de cent personnes ont ainsi été arrêtées pour violations du droit du travail et trafic d’êtres humains, a annoncé la police, précisant qu’elle avait aussi libéré quelque 130 personnes qui travaillaient dans des conditions indignes à bord de navires ou dans des usines.
Des ONG accusent certains responsables thaï d’accepter des pots-de-vins pour laisser faire ces abus. Plusieurs survivants de ces bateaux ont raconté des conditions de travail terrifiantes, des violences et même de meurtres en mer.