A l’ouverture de cette conférence sur l’Initiative pour la transparence dans la pêche (FiTi), le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a dénoncé les « pratiques nuisibles » comme la surpêche, la pêche illicite et « l’opacité qui caractérise encore certains revenus tirés de ce secteur », a constaté un journaliste de l’AFP.
« La bonne gouvernance en matière de pêche et sa gestion participative (sont) une source d’espoir pour l’avenir. C’est un devoir moral énorme et une responsabilité partagée », a déclaré M. Ould Abdel Aziz.
En tant que président en exercice de l’Union africaine (UA) à l’époque, il avait lancé cette idée de FiTI lors d’une conférence internationale à Nouakchott en janvier 2015.
La FiTi s’inspire de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), une coalition d’Etats, d’ONG, de multinationales et d’organisations internationales, qui vise à « promouvoir une gestion ouverte et responsable des ressources naturelles ».
« Nous avons besoin d’une révolution spirituelle et morale pour préserver notre bien commun le plus cher, la mer » a lancé, dans un message aux participants, Peter Eigen, président fondateur de l’association de lutte contre la corruption Transparency International, basée à Berlin.
M. Eigen a appelé à éviter de « tuer nos océans, dont plus d’un milliard de personnes vivent directement aujourd’hui ».
Le président sénégalais Macky Sall a également salué la FiTi, regrettant un « problème sérieux d’équité et de transparence » dans les accords entre les pays côtiers et leurs partenaires étrangers.
Il a souhaité leur « renégociation », afin de « tirer plus de ces accords, pour une pêche plus durable et pour que la ressource soit gérée de façon beaucoup plus optimale ».
La FiTI est « actuellement (dans) sa phase conceptuelle », et en cours d’organisation, a expliqué un expert à l’AFP.
Des participants venus notamment de Suède, des Seychelles et d’Indonésie ainsi que des représentants d’organismes internationaux participent à cette conférence d’une journée.
Le pillage des ressources marines en Afrique est régulièrement dénoncé.
En 2015, l’ONG Greenpeace avait ainsi accusé des flottes chinoises de pêcher illégalement au large des côtes d’Afrique de l’Ouest.
En huit ans, l’ONG avait affirmé avoir identifié 114 cas de pêche illégale commis par ces navires dans les eaux de Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal et Sierra Leone. Ces bateaux opéraient principalement sans permis ou dans des zones interdites.