La compagnie de bateaux de croisière Crystal Cruise a annoncé une option d’achat exclusive, valable neuf mois, visant à rénover le paquebot amarré à Philadelphie (est), à lui rendre sa grandeur passée et à le refaire naviguer, après une étude de faisabilité.
La PDG de la compagnie de croisières, Edie Rodriguez, a concédé lors d’une conférence de presse qu’il s’agissait d’un « projet monumental » pour ce « grand symbole américain ». Elle a estimé que la rénovation pourrait coûter de 700 à 800 millions de dollars.
Mais elle a souligné l’importance de l' »histoire » attachée au paquebot « emblématique », merveille à l’époque d’élégance et de technologie, qui avait battu lors de son voyage inaugural le 3 juillet 1952 le record de vitesse de traversée de l’Atlantique pour un paquebot. Le record tient toujours.
Après avoir transporté un million de personnes entre les Etats-Unis et l’Europe, dont Marilyn Monroe, Coco Chanel, Marlon Brando et quatre présidents américains, le paquebot United States, qui pouvait transporter 2.000 passagers, et voyageait avec trois orchestres, avait été mis hors service en 1969, victime de la concurrence des avions.
Après plusieurs rachats et projets non aboutis, l’immense paquebot vide à la peinture écaillée et aux chaînes rouillées avait été racheté il y a cinq ans par une association à but non lucratif « SS United States Conservancy ». Elle avait lancé en octobre un SOS, pour éviter qu’il ne soit vendu en pièces détachées.
Il en coûte 60.000 dollars par mois pour simplement le garder à quai, somme qui va être prise en charge par l’acheteur potentiel.
Si l’étude de faisabilité est concluante, l’objectif, a précisé Mme Rodriguez, est de lui faire reprendre la mer en 2018, pour des voyages et croisières autour du monde.
Le paquebot, dont une image future possible a été présentée jeudi, garderait certaines de ses composantes historiques, comme ses cheminées rouges et sa promenade, mais il serait complètement transformé pour accueillir 400 suites de luxe pour 800 passagers.
Mme Rodriguez a souligné que les questions environnementales seraient « clés » dans la décision finale.
« Nous pensons que c’est la meilleure façon de sauver le bateau », a pour sa part déclaré Susan Gibbs, directrice de la SS United States Conservancy et petite-fille de l’architecte du bateau.