Cet appel pourrait être relayé par les autres comités régionaux du Nord-Pas-de-Calais, d’Aquitaine, de Normandie et des Pays de la Loire, a assuré à l’AFP le président du port de Lorient, Maurice Benoish.
Selon un communiqué du Comité des pêches de Bretagne, l’amendement contesté « prévoit l’interdiction du chalutage en eaux profondes, mais sans jamais définir ce qu’est la pêche profonde, renvoyant les modalités pratiques d’application du texte à un futur décret en Conseil d’État ». Il « porte donc en lui la menace d’une interdiction totale du chalutage, soit la disparition de toute une filière économique », écrit le Comité.
Pour Maurice Benoish, l’amendement, adopté en commission et soutenu par la secrétaire d’État à la biodiversité Barbara Pompili, « met en danger 80% des stocks de la pêche française » et marque « le début de l’interdiction totale du chalutage ».
« C’est un coup de couteau dans le dos » des pêcheurs, martèle-t-il, ajoutant « ne pas comprendre les raisons d’une telle mesure qui n’est demandée ni par l’Europe ni par les comités scientifiques internationaux » et qui « va à l’encontre de la charte relative à la pêche durable signée entre le ministère de l’Environnement et les professionnels ».
Face à cette « menace », le Comité régional des pêches maritimes de Bretagne a « demandé à tous les bateaux de pêche professionnelle de Bretagne de bloquer symboliquement leur port d’attache pendant une heure » dès mercredi soir.
« Il s’agit de lancer un avertissement au gouvernement et aux députés, sans néanmoins pénaliser l’activité de pêche dans un premier temps », ajoute-t-il brandissant la menace « d’actions beaucoup plus dures » si ce message n’est pas entendu.
L’amendement du député UDI Bertrand Pancher, qui doit être présenté en séance jeudi ou vendredi, fait l’objet de plusieurs amendements de suppression, dont un signé par l’ancien ministre Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-mer, et Bruno Le Roux, chef de file des députés PS.
Mercredi, la région Bretagne a également appelé au retrait de cet amendement « afin que les négociations européennes se poursuivent, sur la base d’un encadrement de cette pêche, qui est déjà la plus contrôlée au monde ». « Une interdiction unilatérale serait contre-productive, et pourrait même menacer l’ensemble de la pêche au chalut, y compris la petite pêche côtière », a-t-elle souligné dans un communiqué.