La justice était saisie de trois passages d’un article de l’ancien directeur du Point du 10 juillet 2014. « La vérité oblige à dire que la CGT est au syndicalisme ce que le FN est à la politique. Un boulet national, une attraction universelle, une +exception française+ » écrivait notamment M. Giesbert, absent à l’audience début février.
« Si les aventures de la SNCM étaient un film, le scénario aurait été écrit par Michel Audiard, l’auteur génial de cette maxime: +Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît+ » », avait ajouté M. Giesbert, qui avait encore comparé la SNCM à « une sorte de bateau ivre racketté par son syndicat ».
Le tribunal correctionnel a estimé que les extraits visés « ne concernent, ni ne visent le syndicat CGT des marins de la SNCM, mais pointent, dans un contexte donné, par un raisonnement construit dénué de toutes attaques +ad hominem+ et dans les limites de la liberté d’expression et d’opinion reconnue à l’éditorialiste, des agissements, attitudes et comportements imputés à la CGT centrale et la SNCM, personnes morales distinctes des parties poursuivantes ».
« C’est une flèche empoisonnée qu’on décoche dans le coeur des syndicats », avait plaidé Me Christophe Bass, qui représentait la CGT. « C’est un éditorial étayé, contextualisé, pas du tout une bordée d’injures comme on voudrait vous le faire croire », avait argué Me Renaud Legunehec, l’avocat de M. Giesbert.
L’éditorialiste du Figaro, Yves Thréard, poursuivi cette fois par le comité d’entreprise de la SNCM, a également été relaxé des faits de diffamation après des propos tenus sur la Chaîne Parlementaire (LCP) le 8 juillet 2014.
M. Thréard avait déclaré que la SNCM était « l’otage des syndicats avec des malversations à tous les niveaux, même au niveau (…) du comité d’entreprise avec des détournements de fonds ».
Le tribunal a considéré que « les propos incriminés ne renferment l’imputation d’aucun fait portant atteinte à l’honneur et à la considération du comité d’entreprise de la SNCM,(…); la lecture +contextualisée+ des déclarations de M. Thréard faisant au contraire apparaître que cette personne morale était victime, selon l’éditorialiste, d’agissements imputables à un tiers ».