L’avocate générale Sylvie Kachaner a affirmé que les sept hommes étaient « tous comptables », bien qu’à des degrés divers, des crimes commis, « unis par une volonté commune ». Elle a demandé en outre pour chacun d’entre eux l’interdiction définitive du territoire français.
Ils étaient neuf, ce 8 septembre 2011, à se lancer à l’abordage du catamaran: un voilier tout aluminium de 16 mètres, le rêve de toute une vie qui a viré au cauchemar en quelques minutes pour Evelyne et Christian Colombo.
« A l’heure du départ, neuf personnes embarquent sur le skiff lourdement armé et équipé, en parfaite connaissance de cause, avec un objectif clair: attaquer des bateaux, obtenir des rançons pour les otages capturés », a affirmé l’avocate générale, balayant les déclarations des accusés, dont plusieurs ont dit avoir appris en mer le but de l’expédition.
Christian Colombo, ancien infirmier de la marine fondu de voile, a été tué d’une ou plusieurs balles de kalachnikov, son corps jeté par-dessus bord sous les yeux de sa femme Evelyne, qui sera elle-même enlevée et retenue pendant 48 heures.
« On ne saura jamais comment est mort Christian Colombo, qui a tiré », a regretté l’avocate générale, ironisant sur le fait que tous minimisent leur rôle et accusent le chef du groupe Shine et son second Abdoulahi, tous deux tués lors de l’assaut d’un commando espagnol venu libérer la veuve.
En revanche, elle a décrit avec précision la « grande cruauté » infligée à Evelyne Colombo, privée du corps de son mari jeté à la mer « comme un insecte gênant », menacée et cachée sous une bâche à bord du skiff balloté par les vagues pendant deux jours, dépouillée de ses bijoux, jusqu’à la libération inespérée par des troupes espagnoles patrouillant dans le golfe.