A Anglet, opération en cours pour récupérer le carburant du cargo espagnol échoué

Profitant des faibles coefficients de marées dans la matinée, les experts de la société néerlandaise Smit Salvage, spécialisée dans la gestion de navires en difficulté, épaulés par des techniciens du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution (Ceppol) de la Marine nationale, ont démarré le pompage vers 10H40.

Initialement prévue en début d’après-midi, l’opération a finalement été avancée en raison des bonnes conditions de la mer, malgré la marée haute. “Le pompage a commencé plus tôt que prévu, car il n’y avait pas beaucoup de houle et le bateau était stable”, a précisé lors d’un point de presse à la mi-journée le sous-préfet de Bayonne, Patrick Dallennes.

Une première tentative vendredi avait été reportée en raison des difficultés d’accès sécurisé au réservoir de la coque avant, échouée sur la plage de La Barre. C’est dans cette partie du navire, qui s’était scindé en trois parties après son naufrage spectaculaire à l’entrée du port de Bayonne, que se trouvaient encore quelques 70 tonnes de gazole.

Vingt autres tonnes, situées dans une cuve dans la partie arrière du cargo, se sont dispersées en mer depuis l’échouage en raison de la houle, selon les autorités.

Samedi, les quatorze membres de l’équipe d’experts, qui ont opéré depuis l’intérieur de la coque, ont réussi à percer un accès au réservoir, permettant l’installation d’une “vanne” et l’évacuation du gazole vers des camions-citernes positionnés au pied de la carcasse.

Au 13H00, un premier camion-citerne de 30 m3 avait d’ores et déjà été rempli. Un deuxième était en cours de remplissage. Aucune fuite dans le réservoir n’a par ailleurs été détectée, a précisé le sous-préfet.

Démantèlement

Les équipes vont “travailler dans des conditions plus confortables” dans l’après-midi, “puisque la marée descend” et vont “finir aujourd’hui”, a assuré Patrick Dallennes. “On considère que le risque de pollution est définitivement écarté”, a-t-il ajouté.

La fin des opérations de pompage ouvre la voie à “la troisième phase qui est celle du démantèlement du cargo” sur place, a indiqué Patrick Dallennes, tout en disant ne pas savoir pour l’heure “quelles techniques seraient employées”.

Les autorités s’attèleront dès lundi à examiner les propositions de démantèlement que l’assureur de l’armateur espagnol, toujours mis en demeure de “faire cesser le danger nautique”, doit leur soumettre après avoir lancé un appel d’offres international.

“Quatre ou cinq entreprises dans le monde sont spécialisées dans le démantèlement”, a précisé le maire d’Anglet, Jean Espilondo, qui a estimé que l’opération pourrait prendre “quelques semaines”. “Il y a des bouts de ferraille qui se promènent et qui vont atterrir sur la plage”, il faut que “le démantèlement se passe dans des conditions optimales, car l’épave représente un danger”, a-t-il rappelé.

Selon les premiers éléments de l’enquête, deux avaries consécutives — une première lorsque le “Luno” s’est présenté pour entrer dans le port de Bayonne, puis une “deuxième avarie électrique” conjuguée aux mauvaises conditions météo — seraient à l’origine de l’accident. Le Parquet de Bayonne n’a identifié aucune “faute pénale”, ni “manquement apparent”.

Entendus par la Section de recherches de la gendarmerie maritime de Brest, chargée de l’enquête, les onze membres d’équipage ont regagné vendredi l’Espagne. Le naufrage n’avait fait qu’un blessé léger parmi les hommes qui se trouvaient à bord, secourus peu après l’accident lors d’une périlleuse opération d’hélitreuillage.

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