Le maire David Lisnard (LR) et la chambre de commerce et d’industrie Nice-Côte d’Azur, exploitant le Vieux-Port de Cannes, a déjà signé une charte en ce sens avec le groupe américain Norwegian Cruise Line Holdings qui représente 40% environ du trafic à Cannes. Une autre compagnie doit la signer incessamment.
Les émissions de soufre sont limitées dès l’entrée dans la zone de pilotage, située derrière les îles de Lerins. « Les compagnies refusant de signer cette charte se verront interdites, dès le 1er janvier 2020, de débarquer leurs passagers à Cannes », précise un communiqué.
Les émissions de soufre sont déjà limitées à 0,1% en mer du Nord, en mer Baltique et en Manche depuis 2015, sous la pression notamment des Scandinaves. Les bateaux utilisent un carburant à la bonne teneur, ou un scrubber ou un système équivalent qui permet de neutraliser les gaz toxiques.
Ailleurs en France, la loi a fixé en 2015 la teneur maximale en soufre dans le carburant des navires transportant des passagers à 1,5%, contre 3,5% pour les autres, sauf si l’escale dure plus de deux heures, auquel cas les navires doivent passer au diesel marin à quai (0,1% de soufre).
La quantité maximale de soufre dans le carburant des paquebots et ferries devrait encore baisser en 2020, de 1,5% à 0,5%, ce qui reste cinquante fois supérieur au diesel d’une voiture (0,01% de soufre).
Cannes est le 4e port de croisière français après Marseille, Ajaccio et Le Havre, et table sur plus de 400.000 touristes en escale cette année.
Les croisiéristes passent en moyenne moins de cinq heures en ville, mais la majorité prévoient de revenir ensuite sur la Côte d’Azur. Les retombées annuelles directes et indirectes sont estimées à quelque 56 millions d’euros.
Le communiqué rappelle que pour une compagnie de croisière, le budget carburant représente 40% du coût global d’exploitation du bateau.
Cannes applique donc une ristourne, de 0,20 euro par passager sur les droits de port, pour encourager l’application des différents engagements de la charte sur la réduction des pollutions.
Le maire de Cannes demande aussi au gouvernement d’amender le projet de loi sur l’orientation des mobilités (Lom) pour étendre la zone d’application des pouvoirs de police portuaire des maires du littoral à la zone de mouillage, soit au-delà de la zone actuelle située à 300 mètres du rivage.