« On est fatigué. On en a marre. On a soif. On a faim », énumère Yazéa Abdou, une Mahoraise de 26 ans, qui assure à l’AFPTV qu’elle se joint depuis plusieurs jours à cette file d’attente, sur l’archipel où l’électricité n’est toujours pas rétablie près d’une semaine après le passage du cyclone Chido.
À Mayotte, selon un bilan diffusé vendredi par le ministère de l’Intérieur, sept des huit stations-service ont rouvert.
Mais remplir un bidon ou un jerrican reste interdit dans ces stations ouvertes au public de 07H00 à 17H00, explique la préfecture à l’AFP.
Malgré tout, de nombreuses personnes attendent sous le soleil et dans une ambiance tendue, leurs bidons – et même un arrosoir – posés le long de la station de ce quartier défavorisé du chef-lieu Mamoudzou.
« Les gens, ils dorment à la station, ce qui n’est pas du tout normal » s’exaspère Yazéa Abdou derrière ses lunettes de soleil.
Sous l’oeil des policiers sur place, la foule laisse le passage à quelques véhicules qui avancent jusqu’à la pompe à essence.
Anli Ben Mohamed, lui, patiente depuis la veille.
« Je suis là, parce que j’ai une ferme, j’ai des poules, j’ai des vaches et des moutons », explique l’homme de 30 ans, venu chercher du gazole « pour pouvoir tenir la ferme ».
« Je suis obligé de me déplacer pour aller nourrir les animaux parce que je sais pertinemment que demain ce sera nos sources d’alimentation » avance-t-il, à l’heure où l’eau et la nourriture manquent cruellement dans l’archipel.
« On n’a pas d’électricité donc je suis venu chercher du gazole pour alimenter le groupe » électrogène, explique à son tour le commerçant Alimou Sakani, qui dit notamment en avoir besoin pour maintenir au frais ses « 48 plateaux de viande ».
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