Après deux jours en Alberta, dans l’ouest du pays, lors desquels il a demandé pardon aux autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits) pour le drame des pensionnats, le souverain rejoint l’est du pays et la province francophone du Canada.
Il se rendra à la Citadelle de Québec où il s’entretiendra avec la gouverneure générale du pays, Mary Simon, première Inuit à occuper ce poste, puis avec le Premier ministre Justin Trudeau, avant de prononcer un discours à 16H45 (20H45 GMT) devant les autorités civiles, les représentants autochtones et le corps diplomatique.
Très attendues, les excuses prononcées lundi par le pape près d’un ancien pensionnat, symbole des décennies d’assimilation forcée imposée aux premiers peuples du pays, ont été saluées comme « historiques ».
Même si de nombreux autochtones rappellent qu’il reste beaucoup de chemin à faire.
Entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, quelque 150.000 Inuits, métis ou membres des Premières Nations (Dénés, Mohawks, Ojibway, Cris et Algonquins…) ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats, coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture.
Nombre d’entre eux ont subi des abus physiques ou sexuels, et des milliers n’en sont jamais revenus, victimes de maladie, de malnutrition ou de négligence.
Mardi, le pape a appelé l’Eglise à préférer « la vérité » à la « défense de l’institution » et a insisté sur la notion de « guérison », confiant à Dieu « les traumatismes des violences subies par nos frères et soeurs autochtones ».
« Pour moi, les excuses ont toujours été une chose faisant partie d’un processus de réconciliation. Ce qui est important, maintenant, ce sont les actions qui doivent venir derrière », a expliqué à l’AFP Peter Powder, le chef des Premières nations cries Mikisew, du nord de l’Alberta.
Jeudi, le jésuite argentin se rendra au sanctuaire national Sainte-Anne-de-Beaupré, l’un des principaux lieux de pèlerinage d’Amérique du Nord. Il y présidera une messe en présence de milliers de fidèles. Dans l’après-midi, il se rendra à la cathédrale Notre-Dame de Québec pour y prononcer une homélie.
Vendredi, le pape se rendra à Iqaluit (Nunavut), dans l’archipel arctique, dernière étape de cette visite de six jours.
François, 85 ans, se déplace principalement en fauteuil roulant en raison de ses douleurs au genou droit. Mardi, il a utilisé un déambulateur en marge d’une messe au stade d’Edmonton, selon une photo publiée sur Twitter. Il est le second pape à visiter le Canada, après Jean Paul II qui s’y est rendu à trois reprises (1984, 1987, 2002).
cmk/tib/ube