« Le Maroc souhaite des partenariats plus avancés, où la valeur ajoutée marocaine est plus forte », a plaidé le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse mercredi à Rabat.
S’agissant de l’avenir de l’accord de pêche avec l’Union européenne, M. Bourita a indiqué qu’une « réflexion est en cours au sein du gouvernement marocain » qui servira de base au pays pour « interagir avec la partie européenne ».
Rabat et Bruxelles ont conclu en mars 2019 un Accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable mais son Protocole de mise en oeuvre a été annulé par le Tribunal de l’UE en septembre 2021 en raison du litige sur le territoire disputé du Sahara occidental.
L’ancienne colonie espagnole est contrôlée en majeure partie par le Maroc mais revendiquée par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
La Commission européenne a fait appel du jugement du Tribunal de l’UE mais le verdict n’est pas attendu avant 2024, ce qui empêche la reconduction du Protocole de pêche adopté pour quatre ans (2019-2023) et qui expire le 17 juillet.
« Nous avons besoin d’abord d’une clarification de la décision (de la justice européenne) », a estimé le commissaire européen à la Pêche, Virginijus Sinkevicius, en marge d’une réunion des ministres de l’Environnement et de l’Energie à Valladolid (Espagne).
« Notre priorité est de parvenir à une prolongation (du protocole) mais la situation est difficile à cause de la décision du Tribunal (de l’UE) », a reconnu le commissaire.
Une réunion est prévue jeudi à Bruxelles entre Européens et Marocains dans le cadre d’une commission mixte sur la pêche.
Le protocole quadriennal permet à une flotte européenne — en particulier espagnole — d’accéder aux zones poissonneuses des eaux atlantiques marocaines, y compris au large du Sahara occidental, en échange d’une contrepartie financière.
Rabat et Bruxelles sont liés par un accord d’association, signé en 1996 et entré en vigueur le 1er mars 2000, qui englobe le Sahara occidental.
Le Maroc a fait savoir qu’il « n’engagera avec ses partenaires internationaux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait » ce territoire.