La pêche reste le dossier phare de la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui se tient cette semaine à Genève, et les ministres s’apprêtent à entrer dans le vif du sujet dans la journée.
Le texte, qui s’inscrit dans les objectifs du millénaire de l’ONU, doit en particulier supprimer les subventions qui peuvent encourager la surpêche ou les prélèvements illégaux.
Mais des divergences persistent sur le traitement des pays en développement.
Le fonds que l’OMC souhaite mettre sur place vise à leur apporter une assistance technique et renforcer leurs capacités afin que ces pays puissent mettre en oeuvre l’accord et aider leurs pêcheurs à se tourner vers une pêche plus durable, en coordination notamment avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
L’OMC espère réunir dans un premier temps 10 millions de dollars, avant de doubler ce montant, a-t-elle indiqué mardi.
« Nous avons déjà reçu sous forme de promesses de dons pour le fonds environ 5 millions de dollars, ce qui représente la moitié du montant initial de 10 millions de dollars que nous recherchons » dans l’immédiat, a déclaré la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, lors de la présentation du fonds aux délégués.
« En outre, un certain nombre de délégations nous ont informés qu’elles étudiaient les détails du financement et qu’elles étaient favorables à des promesses de dons, même si elles ne sont pas prêtes à le faire aujourd’hui », a-t-elle ajouté.
Des progrès ont été faits ces derniers mois dans les négociations sur la pêche sur des contentieux qui paraissaient jusque-là insurmontables. L’idée que les querelles d’appartenance territoriale – nombreuses et ultra-sensibles – se traitent à l’OMC a été écartée.
Des progrès ont aussi été faits pour définir le mécanisme de traitement préférentiel réservé aux pays en développement, mais l’Inde réclame une période d’exemption de 25 ans. Trop long, rétorquent de nombreux membres, qui visent plutôt 2030.
L’ambassadeur colombien Santiago Wills, qui pilote depuis des mois les négociations, a estimé mardi que le fonds est un « mécanisme de financement très important » destiné à tous les pays en développement.
« Je suis sûr qu’il jouera un rôle important dans la réussite de l’accord sur les subventions à la pêche. Et cela se traduira par une plus grande durabilité de la pêche et une plus grande abondance de poissons pour le bénéfice de tous ceux qui sont ici aujourd’hui et des générations à venir », a-t-il dit.