Les pêcheurs poussent les dauphins dans une étroite baie en frappant sur leurs bateaux afin de les désorienter. Les animaux, pris de panique, se trouvent souvent piégés dans des filets, étouffent et se noient.
Les défenseurs des animaux expliquent que certains de ces mammifères se heurtent violemment contre des rochers et meurent de leurs blessures tandis que d’autres sont tués par les pêcheurs, qui enfoncent à plusieurs reprises de longs tubes métalliques juste derrière l’évent, afin d’endommager la colonne vertébrale.
Dans leur plainte déposée la semaine dernière, ils demandent au gouverneur de la région de Wakayama de révoquer le permis de « pêche dirigée » de trois ans accordé aux navires dans le port de Taiji (ouest du Japon).
Cette pratique a été filmée en 2009 pour le documentaire « The Cove » (La baie de la honte), un réquisitoire contre la chasse aux dauphins pratiquée dans ce port de pêche historique du sud de l’île de Honshu. Ce long métrage avait été couronné d’un Oscar en 2010 et avait attiré l’attention du monde sur cette pratique.
Selon un avocat impliqué dans cette démarche, il s’agit là de la première action en justice contre la chasse de Taiji. Les plaignants arguent que cette méthode de chasse viole la loi japonaise sur le bien-être des animaux. « De nombreux Japonais prennent les dauphins pour des poissons et pensent à tort que cette loi ne s’applique pas », explique Ren Yabuki, chef d’une ONG environnementale, qui a déposé la plainte avec un résident de Taiji ayant requis l’anonymat.
Aucune déclaration n’avait pu dans l’immédiat être obtenue de responsables de la préfecture de Wakayama au sujet de la plainte.
Les dauphins sont traditionnellement pêchés pour leur viande dans l’archipel nippon et les défenseurs de cette chasse affirment qu’elle est un élément important de la culture locale. De nos jours, de plus en plus de ces cétacés sont capturés et vendus à des aquariums, face à la demande croissante de la Chine notamment.
Le Japon défend farouchement sa chasse à la baleine et au dauphin. Il a suscité un tollé en décembre en annonçant son retrait de la Commission baleinière internationale (CBI) dans le but de reprendre la chasse commerciale dès juillet prochain