Soupçonné d’avoir détenu un compte dans une banque suisse, Jérôme Cahuzac a été contraint de démissionner mardi de son poste de ministre du Budget après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris.
Selon les premières investigations de la police, la voix de l’enregistrement révélé par le site d’information Mediapart évoquant la détention d’un compte en Suisse pourrait être celle de M. Cahuzac.
« Ca me fait chier d’avoir un compte ouvert là-bas, l’UBS c’est quand même pas forcément la plus planquée des banques », dit l’homme à un interlocuteur non identifié dans cet enregistrement, diffusé par Mediapart et datant, selon le site, de la fin de l’année 2000.
Le parquet avait précisé par ailleurs que « l’un des témoins entendus par les enquêteurs a affirmé qu’il lui avait été rapporté que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques ».
L’instruction portera sur les contrats passés de M. Cahuzac avec les laboratoires pharmaceutiques.
Dans un communiqué, le ministre démissionnaire a de nouveau réaffirmé son « innocence » et dénoncé le « caractère calomniateur » de l’accusation — lancée en décembre par Mediapart –, selon laquelle il a détenu un compte à la banque suisse UBS.
Il a souligné avoir décidé de présenter sa démission au président de la République « par respect pour le bon fonctionnement tant du gouvernement que de la justice ».
Les deux juges désignés instruisent déjà l’enquête sur le volet financier de l’affaire Karachi.
Renaud Van Ruymbeke est de longue date spécialisé dans les affaires financières et a instruit l’affaire des frégates de Taïwan.
Après avoir commencé sa carrière dans la police, M. Le Loire, doyen des juges d’instruction du pôle financier, instruit actuellement l’affaire des biens mal acquis et celle de la nomination de François Pérol, ancien conseiller de l’Elysée, à la banque BPCE.