Le ministère italien des Affaires étrangères « continuera à agir à tous les niveaux, y compris l’Union européenne, afin que la vérité sur le meurtre barbare de Giulio Regeni puisse enfin émerger », a-t-il annoncé dans un communiqué reçu jeudi.
L’Italie « souhaite que le parquet général égyptien partage cette exigence de vérité et apporte toute la collaboration nécessaire au parquet de Rome » dans son enquête, a-t-il ajouté.
Le procureur général égyptien Hamada Al-Sawy a estimé dans un communiqué qu’il n’y avait « pas lieu de poursuivre une action (devant une juridiction criminelle) pour le meurtre de Giulio Regeni, car l’auteur est inconnu ».
« Les déclarations du parquet général égyptien sont inacceptables », a dénoncé le ministère italien.
En janvier 2016, l’étudiant italien Giulio Regeni, alors âgé de 28 ans, avait été enlevé par des inconnus et son corps retrouvé torturé et atrocement mutilé quelques jours plus tard dans la banlieue du Caire. Il enquêtait sur les syndicats égyptiens, sujet très sensible dans le pays.
Ses meurtriers n’ont jamais été retrouvés. Les enquêteurs italiens ont identifié en 2018 cinq suspects, membres des services de renseignements, une thèse vivement rejetée par Le Caire.
Piétinant sans cesse, l’affaire a longtemps empoisonné les relations entre Le Caire et Rome, l’Italie accusant régulièrement les autorités égyptiennes de ne pas coopérer, voire d’orienter les enquêteurs italiens vers de fausses pistes.
Néanmoins, en juin, l’Egypte a acheté deux frégates italiennes pour 1,2 milliard d’euros, signe d’une nouvelle vitalité des relations entre les deux capitales.