« De nombreux animaux seront touchés. Baleines, dauphins, phoques, pingouins et même le microscopique plancton seront dynamités », a assuré lundi à l’AFP Janet Solomon, fondatrice de l’organisation sud-africaine de défense de l’environnement « Oceans Not Oil ».
Ouverte sur l’Océan Indien à l’est du pays, la « Wild Coast », aux paysages sauvages spectaculaires, s’étend sur quelque 300 km de long et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées.
Le géant anglo-néerlandais Shell a récemment annoncé un projet d’exploration de quatre à cinq mois dans la région, sur une surface de plus de 6.000 km2. L’étude doit commencer le 1er décembre.
« Soit une onde de choc hyper bruyante envoyée toutes les dix secondes, 24/24h, pendant cinq mois d’affilée », a souligné Mme Solomon, à la tête d’une pétition rassemblant près de 85.000 signatures.
La zone se situe à plus de 20 km de la côte dans des eaux profondes de 700 à 3.000 mètres.
« Nous prenons toutes les précautions pour éviter ou minimiser l’impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages », a déclaré un porte-parole de Shell à l’AFP, soulignant l’expérience de la multinationale dans ce type de recherches sous-marines.
L’étude respectera les directives internationales en matière de conservation de la nature « fondées sur des décennies de recherche scientifique », a-t-il ajouté.
Les opérations seront immédiatement suspendues en cas de présence d’un animal dans une zone d’exclusion d’un rayon de 500 mètres autour de la source de la détonation, sous surveillance permanente, précise Shell.
La prospection offshore d’énergies fossiles utilise l’analyse de la propagation d’ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air. Cette méthode permet de sonder les fonds marins avant de forer.
Selon les défenseurs de la nature, de telles détonations pourraient perturber le comportement de la faune, leur alimentation, leur reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s’appuyant sur l’audition.