Les manifestants ont bravé pluie et grisaille pour dénoncer ce projet qui représente, à leurs yeux, un danger grave pour la faune marine au large de la très touristique « Wild Coast », de l’est du pays.
Ils ont perdu une manche vendredi, quand un tribunal sud-africain a rejeté leur demande d’interdiction urgente du projet.
A Port Elizabeth, des centaines de manifestants en coupe-vents et anoraks s’étaient massés sur une jetée, brandissant des pancartes appelant à boycotter les stations-services Shell et détournant le logo jaune en forme de coquille de l’entreprise pour lui ajouter un doigt d’honneur.
« Alors que les scientifiques recommandent de mettre la pédale douce sur les énergies fossiles, et que nos voisins de l’hémisphère nord s’opposent à ces études sismiques, je trouve curieux que ces nouveaux +colonisateurs+ se sentent justifiés de déplacer leurs activités indésirables en Afrique », râle auprès de l’AFP Alan Straton, un marin et militant écologiste local.
La prospection offshore d’énergies fossiles utilise l’analyse de la propagation d’ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air.
Selon les écologistes, ces détonations peuvent perturber le comportement de la faune, son alimentation, sa reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s’appuyant sur l’audition.
Ouverte sur l’océan Indien, la Wild Coast aux paysages sauvages spectaculaires s’étend sur quelque 300 km et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées.
Le géant anglo-néerlandais Shell a récemment annoncé un projet d’exploration de quatre à cinq mois dans la région, sur une surface de plus de 6.000 km2, qui doit commencer ces jours-ci. « Nous prenons toutes les précautions pour éviter ou minimiser l’impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages », avait affirmé à l’AFP un porte-parole le mois dernier.