Klaxonnant et tirant des pétards du port à la sous-préfecture, ils ont défilé ensemble pour la première fois à l’appel de la Coordination rurale et du Syndicat des chefs d’entreprise de la pêche.
« Le vrai combat, c’est les problèmes de trésorerie et le report des prêts » a estimé Patrick Legars, un porte-parole régional de la Coordination rurale, dont une délégation a été reçue en sous-préfecture.
Il a appelé à « ne pas accepter le transfert des céréales et poulets ukrainiens qui sont en train de plomber l’ensemble de l’agriculture française », estimant que les revenus des « agriculteurs et des pêcheurs ne doivent pas être la variable d’ajustement » de décisions politiques.
Pour Stéphane Bleuzet, président de la CR du Nord « c’est la première fois que la Coordination rurale s’allie avec les pêcheurs pour venir montrer leur mécontentement ».
« On défile avec les agriculteurs, parce qu’on est comme eux avec l’Europe, on en a ras le bol des toutes les réglementations qui nous tombent dessus », a déclaré Jean-Marie Baheu, patron pêcheur en attente de licence depuis le Brexit il y a quatre ans, qui a restreint l’accès aux eaux britanniques.
« Nos entreprises sont en train de s’effondrer » avec des producteurs étrangers « qui inondent le marché européen à des prix défiant toute concurrence car ils produisent sans normes environnementales ou sociales » a déploré Olivier Leprêtre, président du syndicat des chefs d’entreprise de la pêche.
Bruxelles a appelé jeudi les agriculteurs européens à s’exprimer en ligne sur le poids des tâches administratives dans leur travail, en vue du chantier de simplification des règles de la PAC réclamé par les Etats membres après des semaines de colère dans ce secteur.
Des actions continuent à se dérouler ponctuellement en Europe comme en France. Ainsi, jeudi, des agriculteurs français et espagnols ont manifesté pour réclamer à l’Union européenne (UE) une « énergie de production totalement détaxée ».