En un an, cet Alsacien de 45 ans inconnu du grand public s’est imposé comme la tour de contrôle de l’Elysée, « l’homme qui sait tout » selon un observateur.
Mais ce haut fonctionnaire aux cheveux poivre et sel et aux fines lunettes se montre bien plus discret que ses prédécesseurs comme Dominique de Villepin sous Jacques Chirac, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy ou Jean-Pierre Jouyet, dernier secrétaire général de l’ère Hollande.
Alexis Kohler est ainsi rarement présent aux côtés d’Emmanuel Macron que ce soit dans les réceptions organisées à l’Elysée ou à l’extérieur, préférant gérer les affaires de l’Etat depuis le premier étage de l’Elysée, à proximité immédiate du bureau du président.
Quasiment invisible dans les médias, il n’a pas commenté publiquement les articles publiés par le site Mediapart puis la plainte de l’association Anticor qui dénoncent ses liens familiaux et professionnels avec l’armateur italo-suisse MSC, client important de STX France, les chantiers navals de Saint-Nazaire.
Mais l’Elysée a indiqué lundi qu’il « communiquera bien volontiers au parquet l’ensemble des documents prouvant sa conduite respectueuse du droit dans toutes les circonstances de son parcours professionnel ».
– « Sang-froid » –
Comme beaucoup d’autres membres du premier cercle du chef de l’État, Alexis Kohler présente un CV de « premier de cordée »: Sciences Po, DEA de droit public, Essec, ENA…
À sa sortie de la promotion Averroès de l’ENA en 2000, il entre à Bercy au Trésor, avant de se spécialiser dans l’endettement international (Club de Paris, FMI, BIRD…), puis à la très puissante Agence des participations de l’État (APE).
Avec le retour de la gauche au pouvoir, il intègre en 2012 à Bercy le cabinet de Pierre Moscovici, comme directeur adjoint.
Pour l’actuel commissaire européen, Alexis Kohler « est un haut fonctionnaire d’une très grande qualité, d’une extraordinaire précision quand on lui confie un dossier. Il a beaucoup de sang-froid ». « Il est agréable, pondéré, courtois, c’est un homme dont les relations humaines avec les autres sont faciles », ajoutait Pierre Moscovici il y a un an.
Après avoir brièvement quitté Bercy sous Arnaud Montebourg, Alexis Kohler y revient, comme directeur de cabinet, avec Emmanuel Macron, qu’il avait côtoyé lorsqu’il était conseiller à l’Élysée.
Il participe ensuite en première ligne au lancement d’En Marche! en avril 2016, mais suit la campagne présidentielle de loin, puisqu’il part à Genève comme directeur financier au siège de l’armateur italo-suisse MSC, un des géants du secteur.
En mai 2017, Emmanuel Macron le nomme, comme attendu, comme son plus proche conseiller, à charge pour lui, avec son homologue de Matignon Benoît Ribadeau-Dumas, d’orchester au quotidien le train d’enfer des réformes prônées par le président.
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