L’Algérie « prend acte de ce qui s’apparente à une suspension de fait de l’Accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises. Elle en tire toutes les conséquences et y répondra par une application stricte de la réciprocité », a précisé le ministère. « L’Algérie n’a aucun intérêt particulier ni attachement significatif » pour cet accord, a-t-il assuré.
Alger et Paris avaient conclu en 2007 « à l’initiative de la France » un accord portant sur l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, élargi en 2013 aux titulaires de passeports de service, selon le ministère.
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé le 14 mai « le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visa ». La France réagissait à une décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser des fonctionnaires français, a-t-il dit.
Cette mesure a commencé à être mise en oeuvre vendredi. « Le ressortissant algérien, titulaire de passeport diplomatique ou de service qui ne détient pas de visa » à son entrée « fera l’objet d’une procédure de non admission/refoulement », selon un message de l’état-major de la police nationale française consulté par l’AFP.
Alger n’a « jusqu’à ce jour » reçu « aucune notification officielle française par le seul et unique canal qui vaille dans les relations entre Etats, le canal diplomatique », a poursuivi le ministère algérien.
« Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger, qui a fait l’objet de quatre convocations à ce sujet, a systématiquement affirmé ne disposer d’aucune instruction du ministère français des Affaires étrangères », selon le ministère.
Les deux pays traversent depuis plus de neuf mois une crise diplomatique sans précédent marquée ces derniers jours par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre.
Mi-avril, l’Algérie a annoncé le renvoi de 12 agents consulaires français en rétorsion à l’interpellation en France d’un agent consulaire algérien, accusé d’avoir participé à l’enlèvement d’un influenceur algérien en France.
La France a répliqué en expulsant 12 agents algériens et en rappelant pour consultations l’ambassadeur à Alger Stéphane Romatet.
Le 11 mai, Alger a notifié Paris de sa décision d’expulser d’autres fonctionnaires français, ce à quoi la France a répondu par l’annonce du renvoi des diplomates sans visa.