« Nous revivons à nouveau l’application de la recette +Guerre contre la terreur+ », a estimé M. Mazyek auprès du quotidien Neue Osnabrücker Zeitung, au lendemain du vote par le Bundestag du déploiement de jusqu’à 1.200 soldats allemands dans le cadre de la lutte anti-EI en Syrie.
« Autrefois cette recette a échoué et nous savons, plus encore aujourd’hui, que la guerre contre la terreur ne fait que renforcer la terreur, ce qui signifie: après Al-Qaïda est venu l’EI, et qui sera le suivant ? », s’est-il interrogé.
Pour M. Mazyek, l’émergence de ces groupes terroristes « est le fruit d’une politique guerrière très mal conduite », en particulier en Irak. « Nous avons semé la guerre, et nous avons récolté les réfugiés et le terrorisme », a-t-il estimé.
Le président du ZMD, l’une des associations représentant les musulmans allemands, suggère d’interrompre les livraisons d’armes dans la région, de pousser les puissances régionales à la négociation et de proposer un plan de paix et de réconciliation afin « d’assécher » les racines du terrorisme dans le monde.
La décision allemande, annoncée il y a une semaine en réponse à une demande française après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts, a passé en un temps record les étapes nécessaires à sa mise en oeuvre, au grand dam de l’opposition.
Le projet adopté vendredi par la chambre basse du Parlement prévoit le déploiement d’au maximum 1.200 soldats en 2016, ce qui en ferait la plus grosse mission de la Bundeswehr à l’étranger.
Berlin a prévu notamment de participer avec six avions Tornado à des missions de reconnaissance en Syrie depuis la Turquie et d’engager une frégate aux côtés du porte-avions français Charles-de-Gaulle, mais ne procèdera à aucun bombardement.