Mme Merkel, qui a promis mercredi soir à Paris de réagir « vite » à la demande du président français François Hollande de se mobiliser davantage dans la lutte contre l’EI, rencontrait depuis la-mi-journée ses ministres liés aux questions de sécurité, a-t-on appris de sources proches de ces discussions.
« L’Allemagne va fournir un apport plus important que maintenant, nous allons non seulement renforcer la mission de formation dans le nord de l’Irak mais aussi (agir) en Syrie avec des avions de reconnaissance Tornado pour augmenter notre engagement dans le combat contre le terrorisme de l’EI », a assuré dans un communiqué Henning Otte, le porte-parole pour les questions de défense au sein du groupe parlementaire de la CDU d’Angela Merkel.
Le gouvernement n’a pour sa part pas encore confirmé l’envoi d’une telle mission ni à quelles conditions.
Selon des médias allemands et des sources proches de la majorité, le gouvernement étudie aussi la possibilité d’engager un navire militaire, un avion de ravitaillement et à participer en terme de reconnaissance par satellite.
Une frégate allemande doit, selon ce projet, agir en soutien du porte-avions français Charles de Gaulle, selon l’agence DPA.
Par ailleurs, le groupe parlementaire de son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU), et de son allié bavarois CSU devaient encore se réunir jeudi après-midi sur ce sujet ainsi que le groupe parlementaire des sociaux-démocrates (SPD), partenaires de la coalition de Mme Merkel.
L’Allemagne avait déjà engagé ses appareils pour des missions de reconnaissance en Afghanistan de 2007 à 2010.
Angela Merkel, dont le pays ne fait pas partie jusqu’ici de la coalition engagée dans les frappes aériennes sur la Syrie, a assuré mercredi soir vouloir agir vite dans la lutte contre le terrorisme, un changement d’attitude provoquée par les attentats du 13 novembre en France.
L’Allemagne se concentre jusqu’à présent essentiellement sur la formation et l’équipement de combattants kurdes en lutte contre l’organisation EI dans le nord de l’Irak.
Le vice-chancelier et ministre de l’Economie Sigmar Gabriel a lui aussi jugé jeudi devant les députés que l’Allemagne n’a « pas d’autre alternative » que de soutenir la France.
L’Allemagne étant toujours très réticente à l’idée de déployer des troupes à l’étranger, toute intervention extérieure de son armée allemande doit passer au préalable par un feu vert des députés du Bundestag.
Le gouvernement allemand avait déjà annoncé mercredi sa décision de déployer 650 soldats au Mali afin de soulager la France en Afrique.