Allemagne: vers un sauvetage public du chantier naval Meyer-Werft

Berlin, 22 août 2024 (AFP) – L’un des plus gros chantiers navals d’Allemagne, Meyer-Werft, spécialisé dans les bateaux de croisière, devrait bénéficier d’un plan de sauvetage des pouvoirs publics, le chancelier Olaf Scholz ayant promis jeudi que « l’Etat apportera sa contribution ».

Le sort de ce fleuron de l’industrie navale, confronté à d’importants problèmes de trésorerie, est au coeur d’intenses négociations depuis plusieurs mois.

En visite jeudi dans les ateliers de Meyer-Werft à Papenbourg (nord-ouest), Olaf Scholz a promis l’aide de l’Etat: « L’Etat fédéral apporte sa contribution à la solution », a-t-il déclaré aux salariés, demandant encore un peu de patience pour boucler les détails du financement à venir.

Le soutien public devrait passer, selon les médias allemands, par une nationalisation temporaire de l’entreprise née en 1795 et dirigée par la même famille depuis sept générations.

Meyer-Werft, le plus important chantier naval du pays avec thyssenkrupp Marine Systems, est « d’importance systémique pour l’économie maritime et la construction navale dans toute l’Allemagne », a souligné le chancelier.

Selon la presse, l’Etat et la région de Basse-Saxe prendraient le contrôle de Meyer-Werft jusqu’en 2027 avec au moins 80% des parts, procédant à une augmentation de fonds propres de 400 millions d’euros.

Cette opération, associée à des garanties d’Etat, permettrait au chantier naval d’emprunter pour ses besoins estimés à environ 2,7 milliards d’euros.

Le groupe doit financer la construction des bateaux dont il a reçu commande et dont 80% du prix d’achat ne sera perçu qu’au moment de la livraison.

Plusieurs contrats pour des navires de croisière ont été conclus avant la pandémie de Covid-19 et ne prévoient pas d’ajustements pour tenir compte de la forte hausse des prix de l’énergie et des matières premières, plaçant l’entreprise en grande difficulté.

L’activité de Meyer-Werft est dynamique avec sept nouvelles commandes enregistrées depuis le début de l’année dont un gros contrat de quatre paquebots de croisière par la compagnie Disney Cruise Line.

Le groupe est le plus gros employeur de Basse-Saxe avec environ 3.000 salariés et des milliers d’emplois indirects liés à son activité. Il construit également des transporteurs, méthaniers et s’est lancé dans la production de plateformes de conversion d’énergie électrique d’origine éolienne offshore, un enjeu croissant pour la transition énergétique.

Particularité du site de Papenbourg: il est situé dans les terres, à environ 40 kilomètres des côtes et les bateaux du chantier naval empruntent le fleuve Ems pour gagner la mer.

Ces dernières années, l’Etat allemand est venu au secours de plusieurs poids lourds de l’économie nationale, comme la compagnie aérienne Lufthansa et le voyagiste TUI durant la pandémie, ou l’énergéticien Uniper frappé par l’envolée des prix du gaz après l’invasion russe de l’Ukraine.

smk/ilp/liu

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