« Malheureusement, il y a une erreur dans le communiqué de presse. Il aurait dû indiquer qu’il faisait huit fois la taille de Manhattan », a regretté le Pr Grant Bigg de l’université de Sheffield, précisant que le bloc de glace mesurait 700 km2.
« Un iceberg de la taille de Manhattan pouvant constituer une menace pour les voies de navigation est en train d’être surveillé par une équipe de chercheurs de l’université de Sheffield afin d’éviter qu’il ne constitue une menace pour la navigation », indiquait toujours vendredi le site de l’université.
La masse de glace s’est détachée début juillet du glacier de Pine Island (ouest de l’Antarctique), mais ce n’est que depuis « une ou deux semaines » qu’elle a commencé à dériver à la faveur du printemps austral, selon le Pr Robert Marsh de l’université de Southampton, qui participe aussi au projet.
« La raison principale pour laquelle nous surveillons cet iceberg c’est qu’il est très grand », indique le Pr Marsh dans un communiqué diffusé sur le site de son université et parlant également d’un iceberg de la taille de Manhattan.
« Un iceberg de cette taille peut dériver vers le nord pendant un an ou plus et se retrouver près de routes maritimes dans l’Océan Austral », assure-t-il. Il pourrait ainsi se retrouver dans le passage de Drake au large du Cap Horn.
« Les radars peuvent détecter les icebergs, mais souvent la partie immergée n’est pas connue, il y a donc toujours un danger à passer trop près », a expliqué vendredi le Pr Bigg, soulignant que les grands icebergs avaient tendance à se casser en plein de petits morceaux, accentuant le danger pour la navigation. Selon lui, de par sa taille, l’iceberg pourrait aussi avoir un impact sur l’environnement lors de sa fonte.
Sa surveillance, menée via satellite, est financée par le National environment research council (NERC) britannique, qui vient de débloquer en urgence les fonds nécessaires. C’est la première fois qu’un iceberg est surveillé de près afin de prédire sa trajectoire.