« L’échec » de ces négociations « à créer des zones protégées ou des réserves marines est profondément décevant », écrit l’Alliance de l’océan Antarctique (AOA, 30 ONG dont Pew Environment, WWF, Greenpeace, Blue marine foundation, Humane society international…) dans un communiqué.
La Convention pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR), qui réunit 24 Etats plus l’Union européenne et gère les mers australes, était rassemblée du 22 au 31 octobre à Hobart (Australie) pour examiner plusieurs projets de création d’aires protégées.
« Le monde regardait la CCAMLR cette année pour s’assurer qu’elles déciderait de mesures significatives, mais tout ce qu’ils ont décidé, c’est de se revoir dans six mois », en juillet 2013, en Allemagne, a déclaré Steve Campbell de l’OAA.
Pour Farah Obaidullah de Greenpeace, « cette année, la CCAMLR s’est comportée comme une organisation de pêche et non comme une organisation dédiée à la conservation des eaux de l’Antarctique ».
La CCAMLR devait examiner quatre projets différents: celui de sept zones protégées dans les eaux de l’est de l’Antarctique, proposition conjointe de la France, l’Australie et de l’UE, celle du Royaume-Uni pour la péninsule antarctique et ceux de la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis pour la mer de Ross.
Les décisions sont prises par consensus « et un certain nombre de pays a bloqué activement » ces décisions, selon Steve Campbell.
Selon Greenpeace, un des seuls points positifs est le fait que les membres de la CCAMLR ont réitéré leur intention de créer des zones marines protégées. « La question est de savoir maintenant si des pays comme la Russie, la Chine et l’Ukraine viendront à la prochaine réunion pour respecter leurs engagements », écrit l’ONG.
La CCAMLR a été établie en 1982 pour conserver la vie marine menacée par l’intérêt commercial croissant suscité par le krill antarctique, minuscules crevettes qui sont une ressource alimentaire capitale pour les animaux de l’océan Austral.
Pour l’AOA, les écosystèmes marins de l’Antarctique sont soumis à une grande pression, du fait notamment de la demande croissante pour les fruits de mer en Europe, Amérique du nord et Asie, couplée à une surpêche qui entraîne la baisse du stock de poisson.
La région abrite une forte population de manchots, phoques et baleines uniques à cet endroit, ainsi que des fonds marins eux aussi introuvales ailleurs.