Dans un appel rendu public mardi par l’ONG écologiste Oceana, ces chercheurs et universitaires spécialistes de la mer exhortent les eurodéputés à « saisir l’occasion » de ce vote pour « changer le cours de la pêche européenne ».
Ils leur demandent de voter contre les subventions « nocives pour l’environnement », comme celles destinées « à la modernisation des moteurs ou à la construction de nouveaux bateaux ».
Ce type de soutien aux pêcheurs a contribué à l’augmentation de la flotte européenne de pêche, « dont la capacité est désormais deux ou trois fois supérieure à ce qu’une pêche durable supposerait, alors que 39% des stocks de poissons sont surpêchés en Atlantique du nord-est et plus de 88% en Méditerranée », affirment les signataires.
Le Parlement européen est appelé le 23 octobre à se prononcer en plénière sur les grandes lignes de répartition de l’enveloppe de 6,5 milliards d’euros prévue pour la période 2014-2020 par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche, l’outil de financement de la politique de pêche commune.
La commission pour la pêche du Parlement avait opté en juillet pour qu’une part de ces fonds aillent au financement de nouveaux bateaux de pêche, des aides pourtant bannies en Europe depuis 2005.
De nombreuses ONG environnementalistes sont depuis vent debout pour éviter que l’ensemble des europarlementaires n’avalisent ce choix, interprété, y compris par la Commission européenne, comme allant à l’encontre de la récente réforme de la politique commune de la pêche, centrée sur la lutte contre la surpêche.
Ces ONG militent pour que l’UE consacre plus de fonds à la collecte de données sur les stocks de poissons et au contrôle des règles visant à une pêche durable.
A l’origine du projet de réintroduction des aides à la construction, l’eurodéputé français Alain Cadec souligne pour sa part qu’elles sont très limitées, visant au remplacement de bateaux de moins de 12m et de plus de 35 ans. Il plaide aussi pour que l’UE aide les pêcheurs européens à s’adapter aux nouvelles priorités de durabilité.